Les Esquimaux Euhouards 2009 - Les nominations !

Affiche Esquimaux Euhouards 2009

Chapitre 2 : Tentation

Les Esquimaux Euhouards, c'est comme les vampires mormons : ça brille au soleil mais on peut pas les sucer.

S'il vous reste encore un peu d'appétit après les mises en bouche d'hier, méfiez-vous du menu d'aujourd'hui.



Voici sans plus attendre la seconde salve des nominés aux Esquimaux Euhouards 2009 !









ESQUIMAU DE LA SÉQUENCE QUI RESSEMBLE A UN TÉLÉFILM FRANCE 3 PICARDIE

- La conversation téléphonique en scooter dans Le Code A Changé de Danièle Thompson, véritable cascade sur laquelle monteurs son et mixeurs peinent à nous faire croire que Laurent Stocker parle réellement à l'image, jonglant entre prises de vue déficientes, jeu hésitant d'un acteur qu'on devine faire le son seul à l'aveugle durant la pause sandwich sur le tournage et gag éculé qui nous rappelle aux bonnes vieilles comédies avec Luis Régo.

"Le film n'invente rien dans la forme, mais témoigne d'une maîtrise et d'une ambition hélas fort rares dans ce genre de projet" nous rappelle pour sa part Olivier de Bruyn (Positif).

- La scène de la feuille violente dans Les Passagers de Rodrigo Garcia
Le personnage joué par la mimi Anne Hathaway s'avance vers une porte d'entrée d'immeuble, en plein jour. Là, la miséreuse ne se fait-elle pas sauvagement agresser par... une feuille de journal qui vole au vent ! Angoisse ! Stress ! Hurlements d'horreur de l'intéressée ! Grattage de l'entrejambe du spectateur avachi !
Un jump scare tellement naze et usé jusqu'à la trame qu'il en devient presque osé. Du grand art.

- La toujours très rustique scène de la perte de mental dans Je L'Aimais de Zabou Breitman, qui passe avec brio la figure imposée du genre, celle de l'actrice dramatique française qui, ô damnation, n'a plus de cigarette/café/whisky/amour propre (rayez la maniac mansion inutile), finissant irrémédiablement en hystérie dans la rue.



Ha, pardon, bandes interverties :




- Le Bouh Laid Time de Killer Hacker de Pearry Reginal Teo, lorsqu'un vilain fait du ping pong entre Bai Ling et Baie Vitrée.




- Les scènes accélérées de Paranormal Activity de Oren Peli, ou comment tenter d'effrayer en s'inspirant des Sims.








ESQUIMAU DE LA SÉQUENCE QUI RESSEMBLE A DU CINÉMA ET NON A UN TÉLÉFILM FRANCE 3 PICARDIE

- Ponyo s'échappant de l'antre de Fujimoto dans une gerbe de couleurs et de sons, ses sœurs se transformant en poissons incandescents puis en vagues géantes que Ponyo chevauchera jusqu’à parvenir chez Sosüke pour l’enlacer. Une succession de sensations et d’émotions d’une intensité ahurissante qui laisse le spectateur de Ponyo Sur La Falaise de Hayao Miyazaki en simple extase.

Evidemment, dans Le Cercle Xavier Leherpeur nous a expliqué que Ponyo parle avant tout de sexe, démonstrations éculéo-freudiennes à l'appui, alors qu'un simple parallèle avec le Pinocchio de Disney aurait été bien plus pertinent pour souligner ce qui peut, dans ces films, impressionner la jeunesse (qui n'a que des bites dans le crâne, qu'on se le tienne pour dit) : le non-humain désireux de devenir un enfant, acquérir une personnalité, et devant donc pour cela s'affranchir de la puissante nature. C'est clairement moins intéressant que : "Regardez, la bougie s'allonge, c'est comme la bite, lol !" (puis c'est pas comme si le nom de l'héroïne était un indice non plus : demandez à un gamin de prononcer "Pinocchio" pour voir).




- La scène de la piscine de Morse de Tomas Alfredson
Vous vous souvenez de la scène d'ouverture de Jaws ? De la maestria ? Du traumatisme ? Alfredson parvient à atteindre (voire à dépasser) l'intensité de cette référence en proposant une perspective contraire. Génial, au premier sens du terme.

- L’apparition de la Mort dans Le Drôle De Noël De Scrooge de Robert Zemeckis
Disney a beau vendre son truc comme un gros ride inoffensif de Noël, on se dit rapidement qu'il y a un truc qui cloche : un Père Noël / Jésus ri aux éclats alors qu'il se décompose. Puis deux enfants difformes surgissent comme évadés d'un asile. Les gamins sont déjà en train de pleurer leur mère que Zemeckis nous achève : cadrage et lumière expressionnistes allemands. Tic tac d'une horloge rythmant un silence pesant. Une ombre au sol, celle du héros, se muant en Faucheuse. La terreur est à son comble, atteignant son paroxysme dans une utilisation magistrale de la 3D : la Main de la Mort s'affranchit littéralement de sa dimension plane pour sortir de l'écran et venir frapper le personnage et le spectateur en plein visage pour l'amener à reprendre conscience. Si vous pensiez que Beowulf était déjà une tuerie en relief, vous n'aviez rien vu.

- Le visage du fantôme de la vengeance juive projeté sur les fumées ardentes de la propagande nazie dans le monumental Inglourious Basterds de Quentin Tarantino : quand le cinéma fantasme la correction des drames passés avec le brio d'un immense génie.
Le renversement vengeur se déploie dans une sarabande visuelle et émotionnelle paroxystique et agit comme un écho à la séquence d’ouverture où les juifs étaient présentés comme des rats avant que la famille Dreyfus soit mitraillée à travers le plancher : ici c’est la diaspora nazie qui se retrouve piégée comme des rats. Et le spectateur de se prendre une gigantesque baffe dans un final sombre et vénère quand il pensait assister à une pantalonnade gonzo et détachée.

- La fantastique et gothique scène du cimetière de Jusqu'en Enfer de Sam Raimi, qui :
1. rappelle les meilleures envolées avant-gardistes de Evil Dead
2. redéfinit tranquillement le passage obligé de la séquence mort / renaissance
3. ruine en deux minutes tous les faiseurs d'horreur qui secouent leurs caméras comme des abrutis depuis cinq ans.
Sam, you're still the Man.








VENONS EN AIDE AUX FANS DE TWILIGHT : L'ÉCHANGISME


Élève Librede Joachim Lafosse








ESQUIMAU DU SCÉNARIO ÉCRIT PAR MON COUSIN BAPTISTE, 14 ANS (C'EST QUE ÇA POUSSE)

- Nicolas Saada pour Espion(s)
Culpabilisant sûrement de livrer un banal thriller d'espionnage, Nicolas Saada se dit que greffer une petite couche artificielle de drame franco-français (clope au bec, femme nue sous draps blancs, visages fermés, yeux qui s'évitent) ferait passer la pilule auprès de ses anciens confrères de la presse. Ainsi, Guillaume Canet révèle à Géraldine Pailhas qu'il l'a séduite seulement pour lui soutirer des informations sur son mari, oubliant au passage, devant la gravité lourde de la révélation (les yeux s'évitent) (clope), que c'était précisément en gagnant sa confiance (nue sous les draps blancs) qu'elle devait lâcher ces infos.
Mais bon, cela n'avait pas l'air très important au final car malgré la trahison elle consentira tout de même à collaborer dès la scène suivante. Ne nous demandez donc pas à quoi a servi tout ça, c'est de l'écriture psychologique trop profonde.

- Xavier Dolan pour J'Ai Tué Ma Mère
Bon ok, c'est pas mon cousin, c'est Xavier, 16 ans :
"Je te déteste je veux que tu meeeeuuuuurs je te déteste haaaa je te déteste bouuuuh que je te déteste."

"Il y a dans J'Ai Tué Ma Mère une insolence bluffante"
Bruno Icher - Libération

- Jérôme Soubeyrand & Cécile Telerman pour Quelque Chose A Te Dire
Les amants, maîtresses et enfants cachés sont un puit de ressources infinies pour les scénaristes surévalués tentant de justifier leur statut bien arbitrairement acquis. Résumer ce roman de gare pas clair comme de l'eau de rose serait aussi aisé que d'expliquer la performance capture à un lecteur de Techikart, sachez juste que la fille sort avec le fils caché de sa mère, donc avec le frère de son frère, qui hérite de tableaux pour sauver l'entreprise familiale. Sauf que l'amant de la troisième soeur a failli tuer le fils de sa mère, l'un fuyant sa maîtresse pour retrouver sa femme enceinte, l'un fuyant sa femme enceinte pour retrouver sa maîtresse, la soeur de celui qui a failli le tuer dans l'accident (enfin par là quoi).
Enivrés par l'ampleur cosmogonique de leur récit, les auteurs tentent le coup du "tout est lié, tout était prévu depuis le début" en faisant d'un personnage inutile durant tout le film le faisceau final d'invraisemblances pathétiques.
Les éditions Arlequin sont sur le coup pour une franchise.

- David Charhon, Benjamin Guedj, Romain Lévy & Elie Semoun pour Cyprien
"Tu avais raison, la vie c'est mieux que les films. Peut être qu'on est des attardés mentaux. Et peut être que certains d'entre nous passerons leur vie chez leur parents en slip à manger des pizzas surgelés jusqu'à leur retraite.

Et peut-être bien que certains d'entre nous ne trouverons jamais de travail et penserons que Matrix c'est pour de vrai en continuant à regarder du porno sur Canal sans décodeur.

Mais ça n'a pas d'importance car c'est la vie qu'on a choisie. On ne laissera jamais personne décider de comment on va rater notre vie. Parce qu'on est peut-être des losers mais on est des losers libres !
"




"Et peut-être bien que certains d'entre nous ne trouverons jamais de travail."

Et peut-être qu'il est là le fond du problème. Comment les officiels du divertissement collés aux mamelles de TF1 pourraient supporter cela ?
Mais c'est peut-être parce qu'ont a trop lu certains passages de L'Insurrection Qui Vient.

- James Huth & Sonja Shilito pour Lucky Luke dont le scénario est à Goscinny ce que Rantanplan est à la vivacité d'esprit.
Après la BD reprise par Laurent Gerra, la chanson par Antoine de Caunes, le film avec Michael Youn, ne reste plus que la série livesignée Abrams et on en aura fait le tour.








ESQUIMAU DE L'INÉNARRABLE CRITIQUE OEUVRANT AVEC TALENT POUR LA RECONNAISSANCE ET LE RESPECT DE SON MÉTIER

- Jean-Baptiste Morain des Inrocks pour son article tout en nuances et objectivité sur Grand Torino de Clint Eastwood.
Décidé à hurler à un monde incrédule combien la cinéphilie court à sa perte, JB imagine les films d'Eastwood dans sa tête. Inventaire :

A toutes les tares du personnage principal, Morain en rajoute un peu pour parfaire le tableau : Ainsi on apprend que le personnage d'Eastwood est "amoureux des voitures et des armes."

Des voitures, oui, c'est un peu le catalyseur du film. Mais des armes, non. S'il en possède, rien ne montre qu'il les aime, bien au contraire.

"Dans les scènes qu’il partage avec certains d’entre eux, on constate tout de suite qu’Eastwood le cabotin a bien pris la peine de choisir des acteurs qui n’aient pas son talent naturel, sa présence."

Et c'est par racisme larvé envers les roux que le personnage du prêtre est également interprété par un acteur sans charisme, sans "présence".

"Quant aux scènes qui montrent ses voisins Hmong préparer de la nourriture, elles noient tous les personnages en dehors du héros. Pas de réelle individualité : il y a Eastwood l’Américain d’un côté, les "bridés" de l’autre."

Haaaa, alors c'est un peu comme au début du film après l'enterrement, il y a sa famille d'un côté, sans individualité (qui peut différencier ici ses deux fils ?), et Kowalski de l'autre. Car il est aussi raciste envers sa famille. Il est très maychan dites donc (ne parlons pas de mise en scène et de valeur iconique, ce n'est qu'en Première option cinéma qu'on aborde ces notions).

"Comme si, comme tout bon égocentrique qui se respecte, Eastwood ne supportait pas que les fils puissent un jour prendre sa place."

Donc Clint Eastwood n'a pas réalisé La Relève en 1990.

"Un vieux entraîne une jeunette pour redevenir à sa façon une star de la boxe. Mais quand la fille est détruite par la boxe, qu'elle est paralysée, que fait-il ? Il la tue, il l'achève."

En transe, JB refait les anciens métrages de sa cible : dans Million Dollar Baby, ceux qui l'ont vu se souviennent que le personnage d'Eastwood refuse obstinément d'entraîner la jeune fille. C'est elle ensuite qui le suppliera de mettre fin à son calvaire.

Si avec tout ça vous n'êtes pas convaincus que Eastwood n'est qu'un gros réac, JB va venir distribuer des tracts à la cafet'.


- Eric Coubard de Brazil pour son éminente analyse du film de John Woo Les Trois Royaumes qui nous ramène vingt ans en arrière, quand la France découvrait le cinéma asiatique.
Faut-il se gausser qu'un de ses collègues nous a longuement expliqué sur Facebook et par mail que le travail de critique ne consiste pas à faire "de la subversion de collégien de 15 ans" ? Selon lui dire que les mauvais films sont mauvais relève de l'aigreur mêlée d'immaturité. Mais apparemment dire du mal d'un peuple c'est journalistique et "sans concession".

Et une question nous brûle les lèvres : où est Jean-Baptiste Morain pour défendre la veuve et l'orphelin asiatiques ?!


- Cédric Delélée, qui pérennise la constance de l'école Mad Movies dans cette catégorie en défendant vaille que vaille le très Long Week-End de Jamie Blanks à coup de références aussi australes que vaseuses : "Situé quelque part entre Peter Weir (on pense à Pique-Nique à Hanging Rock mais aussi Mosquito Coast), le slasher et le survival, Long Week-End méritait mieux que le tiède accueil que lui a réservé le Festival."

Après tout, peut-être qu'un survival où la tension est générée par la progression du cadavre d’un lamantin échoué sur une plage mérite que l’on s’y attarde.


- François Bégaudeau de Transfuge et du Cercle, qui commence à mettre en place une œuvre qui peut s'avérer importante dans les années à venir.
Il a déjà compris l'essentiel du métier : tout d'abord démontrer consciencieusement que la maîtrise artistique est dangereuse. Puis distribuer des points Godwin aux auteurs les plus populaires histoire de s'acheter une street cred. Enfin adapter ses considérations morales et artistiques au gré de ses pulsions de post-ado mal dégrossi.

Exemple en images :

Dans cette séquence, François Bégaudeau analyse le cinéma de Jean-Pierre Jeunet à l'occasion de la sortie de Micmacs A Tire-Larigot : "Jeunet est un cinéaste de la maîtrise, c'est pour ça que moi je ne trouve pas ça du tout sympa. C'est un cadrant."
Pis ! Jeunet réduit ses personnages à une fonction, à une caractéristique ! Et c'est pas sympa. Blanche Neige Et Les 7 Nains par exemple, c'est pas sympa :(

Fort heureusement, il précise qu'il "ne parlera pas d'abjection, même si idéologiquement il y aurait évidemment beaucoup à dire." Ainsi Jeunet, parce que désireux de tout maîtriser sur ses projets, souhaitant que toutes les idées viennent de lui, est un "faux gentil, un faux sympa" selon un Bégaudeau qui, pour descendre le cinéma de l'auteur d'Amélie Poulain, expliquait pourtant quelques secondes auparavant que Jeunet récupérait des idées dans son entourage pour construire ses films.

Il faudrait donc savoir : pas sympa parce qu'il ne veut pas les idées des autres ou pas sympa parce qu'il prend des idées chez les autres ?
Bref, Jeunet = pas sympa.

Séquence suivante, Bégaudeau chronique Cinéman de Yann Moix, qu'il apprécie particulièrement car "au moins ça c'est un vrai film bordélique, vraiment. Mal foutu, bancal, etc. J'aime bien parce qu'au moins ce ne sont pas des gens qui sont dans la fantaisie nazie quoi.".

Et là on se réjouit que huit minutes plus tôt le professeur star nous assurait ne pas vouloir parler d'abjection à propos de Jeunet, ce sale fantaisiste nazi.
Il précise : "Ce que j'appelle nazi c'est la maîtrise."

Lui au moins est à l'abri de ce genre d'attaque nauséeuse tant rien n'est maîtrisé dans ses énoncés. Appréciez : "Chaque œuvre de Tarantino est une “opération kino” qui littéralise cette métaphore. En fabricant les films qu’il fabrique, méthodiquement ludiques, rigoureusement fantaisistes, ce type rend le monde meilleur."

Conclusion : la structure d'un conte maîtrisé, c'est de la "fantaisie nazie", mais les métaphores rigoureusement fantaisistes, ça rend le monde meilleur.

Si vous ne percevez pas vraiment le schisme actuel avec la maîtrise (faut dire, sont pas clairs clairs), pas de soucis, un autre esprit avancé nous éclaire sur le sujet :

"Construit, construit veut dire enfermé, enfermé veut dire emprisonné, emprisonné veut dire puni, puni veut dire bêtise, bêtise veut dire faute, faute, erreur, erreur, faute de goût ou morale ou très grave, moi je n'ai rien fait de mal donc il n'y a aucune raison que je me construise une raison et une construction."
Christine Angot – Quitter La Ville


- L'indéboulonnable Aurélien Ferenczi de Télérama, qui gagne in extremis sa place dans le top 5 des penseurs de l'année avec son entrefilet sur Avatar au sein duquel le sieur, qui n'a plus rien à prouver dans la cuistrerie pour béotiens cinéphiles de salons (voir sa nomination de l'an dernier), révèle tout ce qu'un critique peut avoir de plus malhonnête lorsqu'il est décidé à prouver qu'il est au-dessus des masses laborieuses.

Incapable de voir autre chose que des planches à billet dès que son séant se pose dans une salle projetant un blockbuster, Aurélien Ferenczi pique sa crise devant Avatar, imagine un James Cameron à couettes et tente d'en faire des blagues ("Tu as beaucoup de goût, Jane"), puis un James Cameron pickpocket et tente d'en faire une analyse sociologique ("Puisque Titanic avait piqué l’argent des fillettes (une grande histoire d’amour) comme des garçonnets (une maquette géante dans une baignoire glacée), rebelote"). Les centaines d'ouvriers et techniciens mexicains qui travaillent au studio bassin construit pour l'occasion seront ravis d'apprendre que notre défenseur des opprimés du monde capitaliste qualifie leur gagne-pain de "baignoire". 

Mais la technique est très utile pour poser en soirées : "2001 : L'Odyssée De L'Espace ? Un casque dans une lava lamp. Les Raisins De La Colère ? Six pécores dans une cabane." Ad lib.

Nous ne saurons conclure cette nomination sans signaler que l'aimable journaliste a tenté de justifier la médiocrité de son article sous l'argument du "billet d'humeur" (comme si un billet d'humeur avait plus de légitimité à être crétin), signifiant que ce n'est qu'une goutte d'eau face à l'océan marketing qui s'apprête à "avatariser le monde". Mais de tels articles, cela fait combien de décennies qu'ils perpétuent des clichés auprès des lecteurs de Télérama ?

En même temps nous étions prévenus depuis cet été :  

Ferenczi twitte
 







ESQUIMAU DU MEILLEUR FILM BOUDÉ PAR LE PUBLIC

- Jusqu’en Enfer de Sam Raimi
Un superbe hommage au Rendez-Vous Avec La Peur de Tourneur mâtiné de slapstick et de plans de dingue de Raimi pour LE film d’horreur de l’année. Okay, ça manquait d’araignée, mais il y avait une mouche. C’est bien aussi les mouches, non ?

- Funny People de Judd Appatow
Hey Judd, ton introspection et celles de tes petits camarades de jeu tu la remballes et tu nous lâches vite fait les gags scabreux et scatos qu’on adore. Rien à faire que ce soit ton film le plus personnel et qui révèle en profondeur ce qui était sous-jacent dans les précédents. Toute la presse a dit que tu étais le roi de la comédie, alors maintenant t’arrêtes de nous nouer la gorge d’émotion et tu nous fais marrer. Exécution !

- Démineurs de Catherine Bigelow
Forcément, un film d’action se passant en Irak et qui dénonce pas la guerre en Irak, peu de chance qu’il fasse un carton.

- Mary Et Max de Adam Elliot
Pas de quoi se réjouir que tant de monde soit passé à coté du film d'animation le plus authentique de l'année, le plus émouvant (avec Up) et certainement le plus iconoclaste. Soutenu par la critique, bénéficiant d'un bouche à oreille correct, peut-être que le titre passe partout n'était pas assez explicite.
Quelques petites suggestions pour l'exploitation en DVD : Marc et Sophie, Roméo et Juliette, Bela et Edward, Megan et Optimus, Hadewijch et Antoine.

- Bronson de Nicolas Winding Refn
Déjà, le type sur l'affiche ne ressemble pas du tout, mais alors pas un pet, à Charles Bronson. Et il n'a jamais été garçon boucher, n'importe quoi. Et il n'a jamais joué dans Vol Au-Dessus d'Un Nid de Coucou !?








VENONS EN AIDE AUX FANS DE TWILIGHT : "TU VIENS PLUS AUX SOIRÉES ?"


Élève Librede Joachim Lafosse








ESQUIMAU DU FILM ADULÉ PAR LA PRESSE, DÉJÀ OUBLIÉ

- Watchmen de Zach Snyder
Il y a du sang, il y a du cul et on voit la chignole bleue de Doc Manhattan en full frontal ! C’est donc la plus adulte des adaptations de comic book, dont les ralentis en font de la vraie "BD en mouvement" selon un François Bégaudeau (Le Cercle) qu'on invite à rapidement différencier un art du découpage de l'image en mouvement et un art du découpage de l'image statique.

- Jennifer’s Body de Karyn Kusama
Voilà une belle baudruche médiatique qui débouche sur un truc tout niais vu tellement de fois que la presse a dû révisé l'adulation préparée d'avance à la scénariste de génie derrière ce script. Script qui devait confirmer la naissance d'un auteur majeur dans l'insipide après Juno.
Et c'est le cas, il confirme.

- L’Etrange Histoire De Benjamin Button de David Fincher
Quand Fincher faisait Fight Club, il était punk, immoral et se faisait donc copieusement défoncer. Quand Fincher nous délivre sa grosse meringue à Oscars, il est acclamé et triomphe en salle. Pour tous les réalisateurs en quête de reconnaissance critique et public, le scénariste de Forrest Gump donne des cours du soir :




- Le Concert de Radu Mihaileanu
Depuis Va, Vis Et Deviens, on se pose la question : est-il envisageable que Mihaileanu fasse des films dans l'unique but de démontrer qu'il suffit d'avoir un patronyme qui sonne pays de l'Est pour pouvoir appliquer le pire des formules hollywoodiennes faisandées tout en bénéficiant des dithyrambes de la presse française ?

- Etreintes Brisées de Pedro Almodovar
En même temps, vu que c'est un digestd'Almodovar à l'attention de ses admirateurs qui n'ont jamais voulu voir autre chose que les lieux communs du cinéma espagnol de festival, vaut mieux ne pas l'oublier.








JADIS NOUS NE SERIONS PAS VENUS EN AIDE AUX FANS DE TWILIGHT


Milou En Maide Louis Malle








L'EXIGENTE SÉLECTION PARALLÈLE : UN CERTAIN REGARD SUR TON CUL

- Marisa Tomei dans The Wrestler

Marisa Tomei
 



- Megan Fox pour un doublé historique avec Transformers 2 : La Revanche et Jennifer's Body

Megan Fox
 



Megan Fox
 



- Shantel VanSanten dans Destination Finale 4, l'argument qui pourrait convaincre les plus réfractaires à la 3D.

Shantel VanSanten
 



- Odette Yustman dans The Unborn

Odette Yustman
 



- Paz de la Huerta dans The Limits Of Control

Paz de la Huerta
 



Et de face, pour être sûr :

Paz de la Huerta
 







ESQUIMAU D'OR DU RÉALISATEUR AUSSI RELOU QUE SON FILM

- Maiwenn pour Le Bal Des Actrices
Une réalisatrice qui revendique autant son j'm'enfoutisme pour la réalisation ne devrait avoir aucun mal à trouver les financements pour son prochain chef-d'oeuvre en DV dans lequel elle nous apprendra qu'elle est actrice, avec des tourments, parce que voyez, c'est dur, la vie, avec des financements.
Concernant les récompenses, elle est sur la bonne voie également : Les Cahiers du Cinéma en gros plans, Technikart et Télérama en bord cadre. Vas-y ma puce, tu l'auras ton deuxième César !

- Djamel Bensallah, pour l'ensemble de son oeuvre en tant que réalisateur, qui prend une nouvelle ampleur en tant que producteur avec Neuilly Sa Mère !.

- Yann Moix pour Cinéman
"Je dis simplement que Yann Moix est une merde." - Benoît Poelvoorde

Benoît Poelvoorde et Yann Moix
 



- Bruno Dumont pour Hadewijch
Soyons honnêtes, ce qu'on trouve surtout relou chez lui est qu'il puisse être aussi ouvertement misanthrope, misogyne, sentencieux, tendancieux, et faire passer des clichés invraisemblables de bêtise sans que ça n'émeuve personne à une époque où réaliser un conte urbain maîtrisé vous affilie au nazisme.
Et le prochain qui nous explique que ça s'appelle le talent en prend une.

- Steven Soderbergh pour Che - 1ère Partie : L'Argentin, pour Che - 2ème Partie : Guerilla, pour The Girlfriend Experience et pour The Informant (ouf).
Soderbergh livre maintenant par palette.
Pour un cinquième commandé, une pizza gratuite ?



Rendez-vous le 12 février prochain pour la cérémonie de remise des prix !




   

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