Gérardmer 2014 – 2ème partie
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- Dossier par Yoan Orszulik le 12 février 2014
Top of the lake
Fantastic'arts 2014 suite et fin ! Le festival de Gérardmer a récompensé cette année deux longs-métrages qui se sont distingués par leur originalité. Une qualité plutôt bienvenue au regard de la production actuelle.
Présenté sur le créneau convoité du samedi soir, The Babadook, premier long-métrage de l’Australienne Jennifer Kent, est reparti avec quatre récompenses bien méritées : le Prix du public, le Prix de la critique, le Prix du jury jeunes et le Prix du Jury.
L’ancienne assistante de Lars von Trier sur Dogville livre une Å“uvre qui n’est pas s’en rappeler le Mama d'Andrés Muschietti primé l’an passé : une histoire de maison hantée moderne, la perte d’un être cher et un monstre issu des peurs enfantines. Nous suivons ici Amelia (Essie Davis) qui élève seule son fils Samuel (Noah Wiseman), un garçon hyperactif et précoce né le jour du décès de son père sept ans auparavant. La mère endeuillée découvre un jour dans sa bibliothèque le Babadook, créature horrifique issue du livre pour enfants éponyme...Â
Financée par le biais de Kickstarter, Jennifer Kent livre un premier long-métrage particulièrement maîtrisé. Limpide dans sa narration, The Babadook distille un crescendo dans l’horreur, raccord avec l’évolution psychologique de ses protagonistes. Il est important de saluer la prestation d’Essie Davis (Maggie dans Matrix Reloaded et Revolutions, la série Miss Fisher Mène L’Enquête), dont le doux visage maternel contraste avec la terreur et la folie que subit son personnage. Le jeune Noah Wiseman se montre quand à lui tellement insupportable que le spectateur finit par ressentir l’oppression de sa mère. The Babadook trouve sa plus grande singularité dans le choix du monstre, issu des illustrations enfantines, dont le design simple et rectiligne convoque l’héritage de l’expressionnisme allemand et du Lon Chaney de London After Midnight.Â
Jennifer Kent parvient à doser à merveille la suggestion et le visible (la silhouette du monstre), et fait également preuve d’une maîtrise de la mise en scène assez exceptionnelle pour un premier long. La photographie joue sur les contrastes entre le décor monochrome bleu de la maison et la douce lumière qui enveloppe les personnages. Une démarcation visuelle simple et efficace qui permet à la demeure de baigner dans une atmosphère particulière en dépit de son aspect contemporain. L’utilisation astucieuse de la courte focale et du CinemaScope permet d’isoler les protagonistes tout en suggérant leur changement d’états psychologiques à travers des gros plans suggestifs. On notera le soin apporté aux transitions temporelles, ainsi que l’incrustation intelligente du personnage titre dans les films de George Méliès.
Tous ces éléments permettent à l’horreur, l’humour et le drame de se mêler harmonieusement, pour un long-métrage dont l’esprit n’est guère éloigné des œuvres de Joe Dante et des premiers Tim Burton. The Babadook offre d’ailleurs un final doux-amer et ironique que n’aurait pas renié ce dernier.
Lauréat du Grand Prix 2014, Miss Zombie de Hiroyuki Tanaka alias Sabu a soulevé des réactions contrastées parmi les spectateurs. Si The Babadook évoquait par son pitch le cinéma fantastique espagnol contemporain, Miss Zombie lorgne du côté de Fido : un médecin aisé reçoit une zombie domestique prénommé Sara (Ayaka Komatsu). Cette dernière va bouleverser le quotidien de la famille de Shizuko.
Si la trame narrative suit dans les grandes lignes le long-métrage d’Andrew Currie, c’est par son traitement que le film se démarque. Le récit s’articule principalement autour du retour à l’humanité de Sara et de la relation qu’elle entretient avec sa famille d’accueil. D’abord montrée comme une domestique muette obéissant docilement aux tâches qui lui sont affectées, elle finit par développer chaque soir des bribes d’émotions et voit resurgir des souvenirs de sa vie passée. A l’instar des lectures politiques ressassées suite au succès de l’œuvre de George Romero, le film aurait pu verser dans la satire lourdingue et auteuriste autour de la lutte des classes, mais si Miss Zombie prend place dans un milieu aisé c’est d’avantage le drame humain et horrifique qui intéresse Tanaka. La mise en scène qui en découle adopte une approche plutôt lente, atmosphérique, silencieuse, en adéquation totale avec le ressenti de sa protagoniste.
Sabu fait la part belle à un noir et blanc expressionniste dans les scènes nocturnes, bien mises en valeur par la HD. Utilisant les sources lumineuses aux moments adéquats (suture du corps, reflet dans le miroir, regard vers l’extérieur), Tanaka parvient à traduire uniquement par l’image le lent retour à la vie d’un cadavre, allant jusqu’à tourner une scène précise de son film en couleur et au ralenti afin de souligner un bref instant de bonheur familial.
Tanaka utilise à merveille le non-dit afin de souligner l’émotion qui submerge ses personnages. Ainsi le regard expressif de Komatsu joue pour beaucoup dans l’empathie que l’on éprouve à son regard. Miss Zombie a su dépasser son postulat de satire sociale pour se tourner très rapidement vers le drame horrifique humain. Cela mérite qu’on lui accorde sa chance.
RETOUR VERS LE PASSÉ
En parallèle à la compétition, quelques événements rétrospectifs firent revivre la mémoire du cinéma fantastique. Parmi ceux-ci, le documentaire Super 8 Madness ! de Fabrice Blin, qui était revenu longuement sur son parcours et la genèse de ce documentaire atypique en ces lieux. Super 8 Madness ! fait revivre le festival du court-métrage Super 8 organisé par Jean-Marc Toussaint et Jean-Pierre Putters à Paris durant les années 80, né de la volonté de découvrir les nouveaux espoirs du cinéma de genre français.
Poussés par les parcours de jeunesse de Steven Spielberg, Sam Raimi et Peter Jackson, de nombreux jeunes apprentis cinéastes se lancèrent dans la confection d’œuvres singulières. C’est sur ce point que le documentaire se montre le plus drôle et le plus passionnant. Le novice pourra apprendre que le Super 8, bien que disposant d’un objectif peu pratique et d’un capteur lumière approximative, permettait un rendu plus cinématographique que les caméras vidéos de l’époque. Les mouvements de caméra étant limités, tout devait se jouer au montage. Le grattage sur pellicule avec une aiguille et une loupe permettait de créer des effets "lasers". Rien ne valait l’aide de sa famille pour activer les badlers, faire exploser une tête de zombie ou incarner un savant fou.
À l’instar des revues US Cinefex ou Famous Monsters Of Filmland, les jeunes cinéastes français arpentaient les suppléments de Mad Movies ou Starfix afin de concevoir des batailles spatiales ou des créatures en stop motion, certains allant jusqu’à transformer leurs chambres en réplique de Skull Island. On notera également la diversité des productions, qui allaient souvent du pastiche (Massacre Au Débouche Chiotte, Handicapman), à l’expérimental en passant par des œuvres prometteuses, telle une représentation de la genèse de la Terre à partir de peintures sur verre, de rochers en plastique, de bouchons de champagnes et d’effets de lumières particulièrement maîtrisés. L’ambiance survoltée du festival Super 8 est également mise en avant via des archives vidéo sur lesquelles une foule de jeunes fans reste impossible à calmer, le palmarès se jouant à l’applaudimètre.
Le documentaire se termine sur une note positive envers l’avenir. Devenus depuis cinéastes, journalistes, maquilleurs, producteurs, exploitants ou distributeurs, la majorité de ces aventuriers du septième art ne regrette pas cette époque. Ils se montrent même plutôt enthousiastes envers la nouvelle génération capable de tourner un film de qualité technique bien supérieure avec un appareil photo ou un téléphone portable. Comme le souligne Christophe Lemaire : "C’est comme si on se plaignait de ne plus pouvoir chercher l’eau au puits alors que maintenant on peut la boire au robinet".
Parfait complément à Super 8 Madness !, Les Trailers De La Peur invite à poursuivre notre voyage dans le temps, cette fois sous la houlette d’Emmanuel Rossi, programmateur et co-fondateur de Tanzi Distribution. À l’heure ou un simple clic sur YouTube ou Dailymotion permet d’accéder aux bandes-annonces de son choix, cette séance spéciale permit de se remémorer cette époque où le moindre extrait, même dans un doublage français déplorable et un montage approximatif, était déjà un petit trésor. Éclectique, la sélection de bandes-annonces alliaient deux sections (formats 1:85 et 2:35), fit revivre les glorieuses productions Hammer, la ressortie controversé de la trilogie originale de Star Wars en 1997, le Kaiju Eiga, 2001, les avatars des Dents De La Mer, Le Loup-Garou De Londres ou encore Demolition Man. Au-delà du plaisir communicatif d’admirer sur grand écran les extraits de nombreux films connus ou inconnus, ces bandes-annonces constituent un témoignage inestimable sur une façon de consommer le cinéma. Elles obtiennent par ailleurs, comme en témoignait la soirée organisée en 2011 au Festival Lumière de Lyon, un succès grandissant dans les festivals.
La toute première BA projetée en soirée, accueilli sous un tonnerre d’applaudissements.
BIG JOHN APPROVES
L’ombre de John Carpenter continue de planer autour de la nouvelle génération de cinéastes, comme en témoigne deux productions déjà présentées il y a quelques mois à l’Étrange Festival et à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes.
Présenté hors compétition, The Station est une production autrichienne indépendante de Marvin Kren qui narre les mésaventures d’une petite station d’observation dans les Alpes aux prises avec une mystérieuse substance rouge sang issue de la fonte des glaciers qui transforme les contaminés en de dangereuses créatures. Plutôt que jouer la fausse originalité, Kren assume l’inspiration du mythique The Thing en reprenant à son compte plusieurs éléments identifiables, en dehors du cadre narratif précité. Le décor de la base est quasiment identique à celui conçu par John J. Lloyd en 1982. Certaines scènes nocturnes sont éclairées à la manière de Dean Cundey. Enfin l’anti-héros Janek (Gergard Liebmann) est un technicien solitaire à mi-chemin entre MacReady (ses vêtements parlent pour lui) et Dominique Pinon ! Contrairement à de nombreuses productions horrifiques contemporaines, ces citations et clins-d’oeil ne mènent pas le film vers la parodie cynique.
Kren met un soin particulier à axer son récit autour de la crise que connaissent Janek et sa femme. Le film suit alors deux trajectoires narratives, qui finiront par se rejoindre autour d’un récit de siège. Le ton tragi-comique de The Station trouve son ancrage dans un détournement subtil des codes du genre : ainsi le héros d’action au sang-froid et à toute épreuve se révélant être un personnage secondaire. De même, Kren joue à merveille avec le contraste entre la partie "carte postale" du film et la solitude hivernale de la montagne contaminée. Par toutes ces qualités, The Station acquiert aisément son statut de curiosité attachante.
The Last Days On Mars, premier long de l’Irlandais Ruairi Robinson (présenté en compétition) joue également avec l'aspect désertique et épuré de son cadre, en l’occurrence la planète rouge. Narrant la découverte d’une vie bactérienne par le premier équipage humain sur Mars à quelques jours de leur long retour vers la Terre, The Last Days On Mars ne manque pas d’atouts : mise en scène classieuse, production design et effets visuels soignés visant à crédibiliser l’univers science-fictionnel des protagonistes... Le cinéaste est de plus épaulé par un casting solide : Liev Schrieber, Romola Garai, Elias "Casey Jones" Koteas, Olivia Williams... Tous livrent une prestation impeccable.
La première demie-heure de The Last Days On Mars a l’intelligence de proposer une étude de caractères au sein de la routine quotidienne martienne. Lorsque l’élément perturbateur fait surface, on ne peut qu’être décontenancé par ce qui s’annonçait comme un survival mais qui vire au film d’infectés sous l’influence de Ghosts Of Mars. Si le long-métrage de Big John lorgnait avec plus ou moins de réussite vers le western décomplexé, Robinson préfère miser sur l’aspect horrifique. Ce qui fait perdre au long-métrage une grande partie de sa force initiale, mais lui permet de gagner les atouts d’une série B classique et efficace : pas d'esbroufe, de faux suspens et autres tunnels dialogués qui paraphrasent ce que l’on a déjà compris. Le cinéaste préfère miser sur la sobriété dans un souci de classicisme, tenant le spectateur en haleine jusqu’à la dernière minute. Si on peut lui préférer sur un thème proche l’excellent épisode La Conquête De Mars écrit par Russell T. Davies et Phil Ford pour la saison 4 de la deuxième série Doctor Who, The Last Days On Mars se laisse suivre avec grand plaisir.
TRAGIC WOMEN
Comme chaque année le festival livre son lot de films ratés et de déceptions artistiques. D'autant plus triste quand cela provient d’artistes prometteurs comme Lucky McKee. All Cheerleaders Die, co-réalisé avec Chris Sivertson (I Know Who Killed Me), est l’adaptation au format long du court qu’ils avaient conçu en 2001, la trame générale n’étant pas sans évoquer cette production faussement culte des années 90 qu’était Dangereuse Alliance.
Après une virée nocturne dramatique, des pom-pom girls se voient ressuscitées et affublées de pouvoirs magiques. All Cheerleaders Die est joliment mis en scène mais pâtit de gros défauts dans la caractérisation de ses personnages. Alors que McKee à toujours eu pour profession de foi de tirer des portraits de femmes tragiques, subversif et attachants, voilà qu'il préfère mettre en avant des personnages superficiels et antipathiques, lorgnant vers un cynisme qui n’est pas sans rappeler celui des teen movies des 90's. On pouvait s’attendre à ce que McKee et Sivertson détournent les codes de ces productions et non sombrer dans le clin d’œil complice au spectateur. On préférera voir cet opus comme un faux-pas, et non un virage négatif dans la carrière de ses instigateurs.
Présenté en clôture du festival, Kiss Of The Damned de Xan Cassavetes est bien pire que le film précédemment évoqué. La fille de John Cassavetes et de l’actrice Gena Rowlands nous conte une histoire de vampires qui s’inspire ouvertement des Prédateurs de Tony Scott : un ménage à trois vampirique dans une luxueuse demeure au cœur d’une forêt.
Jouant avec une mise en scène ouvertement post-moderne, Cassavetes s’amuse à reprendre de nombreux tics issus des productions datées du genre : zoom saccadé sur une pleine lune qu’on croirait sortit des Lèvres De Sang, police de caractère reprise du Dracula télévisuel de Dan Curtis, gros plan sur un visage en sang filmé au ralenti, filtres bleus pour simuler une nuit américaine… Des emprunts souvent maladroits doublés d’une esthétique visuelle au kitsch involontaire. La réalisatrice nous présente une vision aseptisée et rebattue du genre, qui voit son héroïne (Joséphine de la Baume) se lamenter sur sa condition vampirique et apprendre à son nouvel amant (Milo Ventimiglia) comment contrôler sa soif de sang humain en allant chasser la biche le soir venu. Et bien évidemment, nous rencontrons les membres d’une communauté vampirique qui se nourrit de sang synthétique. Le tout est saupoudré de manipulations orchestrées par une Roxane Mesquida caricaturale. On mélange et on obtient une version hipster de Twilight qui vient rappeler qu’à l’instar du zombie et des super-héros, le vampire semble avoir perdu une partie de la force évocatrice qui transpirait des œuvres de Bram Stoker ou de Richard Matheson.
HISTOIRES DE FANTÔMES HONG-KONGAIS
Présentés hors compétitions, les deux volets de Tales From The Dark sont des films à sketchs fantastiques qui prennent place dans le Hong Kong contemporain. Le premier volet de deux heures se montre très moyen. Le comédien Simon Yam (Une Balle Dans La Tête, Breaking News) s’y essaie à la réalisation avec l’histoire d’un pauvre homme licencié se lançant dans le vol d’urnes funéraires. Un sound design omniprésent, une musique de Kenji Kawai trop en avant et un abus de jump scares ruine une histoire au potentiel ironique certain. Le second chapitre, mis en scène par Lee Chi Ngai, suit les péripéties d’un médium (Tony Leung Ka Fai) aux prises avec une femme affirmant être possédée par l’esprit d’une adolescente. Sur un ton légèrement comique, la chose n'a que très peu d’intérêt en dehors d’une astuce de mise en scène qui consiste à signaler la présence du surnaturel par un rai lumineux à l’arrière-plan du cadre.
En revanche le troisième segment de Fruit Chan, qui narre la vengeance d’outre-tombe d’une jeune fille, est un exercice de style plutôt efficace, mettant en perspective calvaire passé et mise à mort présente en délimitant son champ d’action sur le périphérique du centre-ville hong-kongais. Malgré ce petit tour de force, l’ensemble demeure mitigé et le constat peu glorieux, à l’heure où nous apprenons le décès d’une figure légendaire de cinéma fantastique HK, Wu Ma, à qui l’impressionnant réservoir de mythes et légendes locales avait permis de donner au cinéma local certaines de ses plus belles œuvres. La relève serait-elle laissée à la sempiternelle fille aux cheveux sales ?
Contre toute attente Tales From The Dark 2 se montre beaucoup plus diversifié dans le choix de ses sujets et de ses effets. Le premier segment, que l’on doit à Gordon Fist Of Legend Chan, suit un oreiller magique qui réveille les désirs enfouis d’une insomniaque. Joliment cadré et traité avec beaucoup de sobriété, ce segment se laisse suivre sans déplaisir. Il en va de même du deuxième court, dans lequel d’anciens élèves retournent à leur ancien collège pour une nuit. Lawrence Lau met en scène un groupe de jeunes attachants dans une aventure à la R.L. Stine, utilise de façon astucieuse le portable et manie l’effet de surprise en se passant du traditionnel jump scare. Le dernier segment, que l’on doit à Teddy Robin Kwan assisté de Kelvin Kwan, est une passation de pouvoir maléfique à la Clive Barker dont le principal intérêt réside dans l’utilisation du monologue interne du protagoniste principal. Sans être d’un niveau follement spectaculaire, ce second volet des Tales From The Dark 2 finit par gagner notre sympathie.
PS : L’auteur de ces lignes remercie grandement le responsable des transports du festival sans qui cet article aurait sans doute était bien plus difficile à écrire.
PALMARÈS 2014
GRAND PRIXÂ :Â Miss Zombie de Sabu
PRIX DU JURY EX AEQUOÂ :Â The Babadook de Jennifer Kent /Rigor Mortis de Juno Mak
PRIX DU PUBLICÂ :Â The Babadook de Jennifer Kent
PRIX DE LA CRITIQUEÂ :Â The Babadook de Jennifer Kent
PRIX DU JURY SYFYÂ :Â The Sacrament de Ty West
PRIX DU JURY JEUNEÂ :Â The Babadook de Jennifer Kent
GRAND PRIX DU COURT-MÉTRAGE : The Voice Thief d’Adan Jodorowsky