L'Etrange Festival Paris 2011

One week in Paris

Affiche L'Etrange Festival

"Il n’y a de souffle créatif et de talents en devenir que dans les marges et la mauvaise réputation." C’est par cette phrase inspirée que le guide du festival nous introduit à un programme, cette année, encore bien barré et hétéroclite.


L’Etrange Festival aura passé le cap d’une dix-septième édition parisienne, et c’est toujours au sein du Forum des Images, dans la rue du cinéma du forum des Halles que des dizaines de spectateurs avides de cinéma autre se donnent rendez-vous au début du mois de septembre (en l’occurrence du 2 au 11). Et il y a un standing à tenir. L’année 2010 vit présenter des films comme Buried ou Rubber et invita un nom aussi prestigieux qu’Alejandro Jodorowski.
Pour cette édition, Rutger Hauer fut de la partie et les plus courageux purent profiter d’une nuit Grindhouse et d’une autre dédiée au label Sushi Typhoon. L’effort d’organisation d’une équipe dédiée à la cause (qui nous gratifia d’un salut final collectif) n’évita pas quelques ratés, mais le tout se déroula sous d’assez étranges auspices, avec un réel effort pour une accession la plus large possible aux salles (le festival se veut avant tout un événement public, et ce n’est pas plus mal). Pour l’occasion, l’auteur de ces lignes, équipé d’une jolie carte tirelire, se lança à l’assaut d’une semaine de cinéma, guettant de nouvelles surprises avec hargne et combativité et il en revint avec de biens beaux souvenirs. Si la note d’intention de la programmation du festival de nous faire découvrir les grands réalisateurs de demain peut paraître trop ambitieuse pour l’événement, le spectateur de l’Etrange cuvée 2011 ne fut pas en reste question nouveaux venus dont les œuvres de "jeunesse" méritent un gros pouce levé.


ON PASSE LA CINQUIÈME
Ayant bénéficié d’une carte blanche l’année dernière au sein de l’Etrange, Nicolas Winding Refn revient à Paris au début de la semaine pour l’avant-première de Drive à l’UGC à dix mètres de là, mais il est dans l’impossibilité de rester pour la projection au Forum des Images. Pour se rattraper, il laissera quelques brèves paroles en guise d’introduction à sa nouvelle bombe. Le qualificatif n’est pas volé. Drive est le meilleur film de cette édition (ce qui est déjà pas mal vu la sélection) et sans aucun doute le film le plus immersif de cette année 2011. L’histoire est simple : un cascadeur, chauffeur de malfrats la nuit, rencontre une jeune femme dont il tombe amoureux. Le mari de celle-ci sort de prison avec une dette envers ceux qui l’ont protégé et notre héros se voit contraint de l’accompagner dans un casse pour protéger la femme et le gamin. Mais rien ne tourne comme il faudrait. 

 

Drive
Drive

Drive est la première commande du réalisateur des Pusher et Nicolas Winding Refn transfigure totalement ce qui n’aurait pu être qu’un film d’action de plus. Ne cherchez pas du coté des travaux européens très formels de Refn (Bronson, Le Guerrier Silencieux), c’est dans une toute autre direction que la surprise viendra, le réalisateur prenant d’assaut un canevas conventionnel pour y injecter sa folie. Revisitant le coté sec et rentre dedans des polars de la fin des années 70, le réalisateur y magnifie l’instant présent par une ambiance ouatée portée par une bande son électro planante pour porter ensuite au Pinacle des instants d’une violence sadique. Drive n’a rien d’une partie de plaisir qu’on suivrait le dimanche soir sur TF1. Pourtant sous ses couches de pessimisme brutal, il exhale par le parcours de son personnage principal une poésie difficilement trouvable dans le genre qu’il visite. Une poésie qui le rend paradoxalement plus accessible.
Refn réunit de plus un casting astucieux et parfaitement complémentaire. La présence rassurante de Ryan Gosling (d’ordinaire la belle gueule de service, mais qu’on ne verra plus du tout de cette manière) nous prend à revers, les tronches de Bryan Cranston (héros de Breaking Bad et accessoirement "Monsieur je sais tout jouer") et du grand Ron Perlman sont utilisés à merveille, on est conquis par le charme mutin de Carrey Mulligan (Never Let Me Go) en girl next door et l’image de femme fatale de Christina Hendricks (Mad Men) sert un rôle bref, mais pour le moins déroutant. C’est avec plus d’honneur et d’intégrité que tous les talents découverts dans les années 2000 qui l’ont précédé que Winding Refn réussit son passage à Hollywood.


C’EST ÇA LA FLANDRE

Consacré Prix Nouveau Genre de cette édition et succédant à Buried, le film du flamand Michael Roskham n’est pas le meilleur de ce festival, ni le plus original, mais s’avère étonnamment abouti pour une première œuvre. Bullhead suit Jacky, un homme qui évolue dans le mafia du trafic d’hormone du royaume de Belgique. Jacky s’apprête à conclure une grosse affaire, mais un agent fédéral est retrouvé mort, ce qui met un coup de projecteur inattendu sur le milieu. La grosse réussite de Roskham est de faire glisser progressivement son film de la chronique mafieuse au à l’étude rapprochée de son personnage principal, ceci à travers le défleurement d’un drame vécu par le héros lors de son enfance.
L’aventure de Bullhead conduit Jacky à un carrefour où son passé resurgit à travers l’ami d’enfance qui avait assisté au drame et le retour dans sa vie de la femme qu’il aimait. Dès lors le trafic d’hormones n’est qu’une allégorie d’un personnage qui se fond dans le destin de ces animaux dopés. Lorsque Frédéric Temps, programmateur du festival, compare Roskham au Nicolas Winding Refn qui présentait Fear X à l’Etrange dix ans auparavant, il ne se trompe qu’à moitié. Bullhead n’est pas aussi percutant que les premières œuvres du réalisateur de Drive (plus languissant, plus mélancolique), mais il n’hésite pas à verser dans une violence crue lorsque l’histoire s’y prête et il possède comme Pusher 1 & 2 un atout non négligeable : son acteur principal Matthias Schoenaerts, une vraie barraque torturée et frustrée qui bouffe l’écran et dont le charisme n’a rien à envier à Mads Mikkelsen. Quelques ruptures de rythme et un coté humoristique parfois inapproprié (l’histoire des deux garagistes wallons) n’entameront pas le plaisir à suivre le quotidien de ce personnage dopé aux hormones. Roskham et Schoenaerts seront deux noms à suivre.

Bullhead
Bullhead

 

Double coup de maître pour la Flandre. L’Etrange Festival met le projecteur sur Koen Mortier en diffusant l’excellent Ex Drummer, le premier long du réalisateur qui date de 2007 mais resté inédit en salle dans notre pays (il a été diffusé sur Arte). Un film qui a suscité la controverse en ses terres, ce dont on ne doutera pas à la vue du tableau peu glorieux qui est dressé des couches populaires flamandes. Curieux d’explorer un milieu social qui n’est pas le sien, un écrivain y accepte d’intégrer un groupe de rock composé de trois "handicapés" fondé pour un concours local. En explorant la misère sociale de ses comparses et leurs vies complètement barrée, Mortier ne s’embarrasse pas de concessions, et il sait de quoi il parle. L’expérience du héros et de sa copine représente l’œil amusé de ceux qui filment le chaos et la misère pour la jeter en pature, celle des émissions de télé réalité type Strip Tease / Confessions Intimes et d’autres fleurons du genre aussi nombreuses en Belgique.
Mais au-delà de ses considérations, Ex Drummer est avant tout un film qui mérite son qualificatif de punk et qui excelle dans ses expérimentations formelles. Koen Mortier avait déjà montré à travers son court A Hard Day’s Work (diffusé pour l’occasion avant Ex Drummer) qu’il pouvait utiliser la forme au service du fonds. Ex Drummer est la confirmation d’un talent qui ne demande qu’à exploser et on sera heureux d’apprendre que le film sortira en DVD/Blu-ray le 8 novembre prochain chez Blaqout.

Ex-Drummer
Ex-Drummer

 

Le nouveau film du réalisateur, présenté en compétition, nous prend à contre-pied. 22nd Of May a autant à voir avec Ex Drummer qu’une casserole avec une vitre en Plexiglas. Un agent de sécurité qui n’a pas pu empêcher une bombe d’exploser dans le centre commercial dans lequel il bosse se retrouve dans un monde étrange où les victimes le forcent à empêcher que le drame se produise. Conscience ou monde parallèle ? Le tout est bien hermétique et tourne assez en rond pour en faire décrocher plus d’un. Il n’en demeure pas moins que Mortier n’est pas un manchot. Il parvient à filmer aussi bien la tempête que le calme la précédant, disperse quelques beaux moments au milieu du foutraque, et François Beukelaers (qui joue aussi dans Ex Drummer et dans Bullhead) porte assez bien le film sur ses épaules. Ce qui est largement suffisant pour attendre encore de grandes choses de Koen Mortier. D’autant plus que le réalisateur vient de terminer le scénario de l’adaptation de Haunted (A L'Estomac) de Chuck Palahniuk, l'auteur de Fight Club.

 

LE PLEIN DE SUPER
James Gunn est de retour au scénar et à la réalisation, et a su reprendre une partie de la joyeuse troupe de Horribilis pour pondre sa thèse sur le super héroïsme, en y ajoutant pas moins que Kevin Bacon, Liv Tyler, Ellen Page et Rainn Wilson.
Super raconte comment un homme qui a toujours été victime décide de revêtir les habits d’un super-héros pour éliminer l’injustice du monde et sauver celle qu’il aime des griffes d’un fieffé dealer. Plus intimiste que Kick-Ass et d’apparence plus épuré (il a aussi coûté quinze fois moins), Super pourrait être le pendant indé de son prédécesseur si l’ex-Troma Gunn n’y avait pas insufflé une énergie incroyable et une authenticité qui fait passer sans problème les limites de ses enjeux. C’est d’ailleurs ce cadre étriqué autour du héros qui porte le film. Là où le personnage éponyme de Kick-Ass (et tout son arc) était éclipsé par la relation père / fille de Big Daddy et Hit Girl, celui campé par Rainn Wilson parvient à exister autant dans sa personne que dans ses enjeux, et d’autant plus que son interprète est littéralement investi dans son rôle, à mille lieues du registre du Dwight Schrute de The Office. Il évolue dans un monde plus réel, et par conséquent emprunte bien plus la voie du vigilante que celle du héros iconique, posture plus ou moins assumé par l’auteur.
Super ne paie pas de mine, mais sait émouvoir quand il faut, booste l’adrénaline avec pas grand chose et réserve quelques moments de comédie digne de son auteur bien rafraîchissants dans un festival qui n’a brillé cette année que par son humour noir. Le pari est donc largement gagné, et le film ne perdra pas aux visionnages. Sortie DVD et Blu-ray prévue en décembre.

Super
Super



MISTER CONTRE LES VAMPIRES
Présenté en compétition, Stake Land est une alternative heureuse à tout vampirophile dégoutté de la monopolisation de la bit-litterature et de ses avatars, mais aussi à tout amateur de récits post-apocalyptiques. Suite à une gigantesque épidémie vampirique, le jeune Martin perd ses parents, mais un homme mystérieux se faisant appeler Mister le prend sous son aile. Il lui apprend à se défendre contre les vampires et à survivre dans un monde où la civilisation est sévèrement menacée. Leur destination est New Eden, le seul lieu qui ne serait pas infesté. Mettant en avant la relation filiale sur fonds d’apocalypse, Stake Land fait d’entrée de jeu penser à La Route, mais le film de l’américain Jim Mickle est loin d’être un calque du roman de Cormac MacCarthy (ou de son adaptation). Pessimiste, il l’est certainement. On y retrouve les mêmes moments d’introspection, la même émotion et le même désolement sourd face à la fin de tout (certaines scènes font également penser aux Fils De L’Homme). Cependant cette exode est beaucoup plus rythmé et ponctué par des moments profondément humains, comme cette fête organisée dans un camp de survivants où pour une poignée de moments, chacun peut enfin célébrer la vie.

Stakeland
Stake Land

   

Hors ces moments, la musique de Jeff Grace et le récit en voix-off de Martin donnent une âme particulière à ce film, mais c’est bien la performance de Nick Damici, dans le rôle du mentor et père de substitution qui emporte le morceau. Chasseur de vampire doué, secret et solitaire, mais qui ne peut malgré tout pas s’empêcher de s’entourer, d’abord par Martin, puis par une bonne sœur, un autre homme et une jeune femme enceinte qui compte accoucher à New Eden. Pour pouvoir saigner tranquillement sans se faire bouffer, le groupe devra non seulement triompher des suceurs de sang mais aussi affronter un ordre religieux fanatique particulièrement dangereux qui a pris d’assaut une partie du pays. Tout un programme !


TUEURS BERNÉS

D’un ordre religieux fanatique, il en est aussi question dans Kill List, autre film de la compétition, mais c’est un ordre plus diffus, même impalpable pendant une grande partie du film. Cependant, une ombre plane constamment au dessus d’un duo de tueurs à gages à qui une mission étrange a été confiée. Réalisateur de Down Terrace, l’anglais Ben Wheatley ne ménage pas le spectateur avec ce nouveau film. De prime abord une sorte d’étude de mœurs baignée dans l’étrange qui vire peu à peu dans le sordide et dans l’horreur pure, Kill List se place dès le départ dans le cocon familial éclaté de Jay, un des deux hommes, sans un indice pour deviner ce qui nous attend. Le point culminant du film étant une scène dans un souterrain, sans doute la scène la plus dérangeante depuis le [Rec] de Balaguero et Plaza. Kill List souffre de quelques moments de flottement, mais il aurait été dommage de louper cette nouvelle perle britannique, d’autant plus que les dialogues y sont particulièrement savoureux.


NOTRE BELLE FAMILLE
L’Etrange Festival aura cette année rendu hommage à Sono Sion, non pas par une rétrospective en bonne et due forme, mais en présentant deux de ses films aux dates de sortie rapprochées (pas en France, qu’est-ce que vous croyez), Cold Fish et Guilty Of Romance. Le réalisateur fut par ailleurs l’invité surprise de la dernière journée. Et des hommages pareils font carrément plaisir car celui qui a commis Love Exposure n’a pas son pareil pour décrire l’effrondrement progressif d’une cellule familiale sclérosée, ni pour faire exploser les convenances et donner à ses personnages de prodigieux pétages de plomb.  

 

Cold Fish
Cold Fish

 
Cold Fish conte l’histoire d’un vendeur de poissons et de sa famille qui font connaissance d’un autre vendeur, un homme expansif et prévenant, mais qui les entraîne peu à peu dans un tourbillon d’événements incontrôlables. Estampillé Sushi Typhoon (boîte de production japonaise spécialisée dans le trash grandguignolesque à faible budget destiné à l’étranger), Cold Fish n’a de commun avec les autres productions du label un budget relativement faible car il nous amène dans des territoires grotesques d’une manière assez unique. Le film est long mais ne comporte aucun gras, propose une galerie de personnages savoureux et un héros dont le destin reste captivant juste la dernière image, sans doute par l’enchaînement imprévisible des événements et un scénario exemplaire. Sono Sion est loin d’être à son coup d’essai dans le métier, mais il faudra de plus en plus compter sur lui.


 …AND NOW FOR SOMETHING COMPLETELY DIFFERENT
Fils du réalisateur George Cosmatos (Rambo 2, Cobra), Panos Cosmatos s’est orienté dans une direction résolument différente de son pater. Une direction qui semble avoir bien divisé le public de l’Etrange, allant du rejet à l’adoption sans condition. Son film Beyond The Black Rainbow est un OVNI SF qui conte l’aventure d’une jeune femme séquestrée dans un laboratoire futuriste par le très convaincant Michael Rogers. Bardé de thématiques métaphysiques et particulièrement abstrait, le film se suivrait difficilement si il ne nous offrait pas de très belles images et une bande son à tomber, digne des meilleurs des années 80. Tout un pan du cinéma SF de l’époque est récupéré pour être recraché plus ou moins heureusement, entre flash-back mystique, plongée dans l’horreur de l’enfermement et d’une pincée d’horreur Cronenbergienne, et même un final digne des Vendredi 13. 
Présenté comme le successeur de Moon, Beyond The Black Rainbow n’a rien à voir avec le film de Duncan Jones. Il se regarde comme un trip dans lequel on pourra ou non être embarqué. Il vaut toujours mieux être dans le second cas.



LE BÉBÊTE SHOW
Difficile de conclure ces lignes sans évoquer Don’t Be Affraid Of The Dark, le film de clôture de cette édition 2011, présenté en première mondiale. L’histoire d’une gamine qui va vivre chez son père dans une grande demeure et qui rentre bientôt en contact avec des bébètes vivant dans les parages. A l’origine, un film éponyme de 1973 réalisé pour la télévision qui traumatisa le jeune Guillermo Del Toro au point qu’il s’en accapara les droits il y a plus de dix ans. Avec un nom bankable et plusieurs succès en temps que producteur (L'Orphelinat, Les Yeux De Julia), le réalisateur de Hellboy peut confier au dessinateur de comics Troy Nixey la réalisation du remake de ce film. 

Don't Be Affraid Of The Dark
Don't Be Affraid Of The Dark

    
Si le résultat est loin d’être original, Don’t Be Affraid Of The Dark ne mérite pas l’accueil très froid qu’il a reçu des spectateurs de l’Etrange. Face aux passages obligés et à l’intrigue habituelle de tout film de maison hantée qui se respecte, le film bénéficie d’une belle photographie et d’une progression horrifique particulièrement soignée (l’introduction est exemplaire pour installer une ambiance gothique malsaine). Si les méchantes bestioles, des lutins vindicatifs inspirés par les écrits d’Arthur Machen, sont trop exposés dès la deuxième partie du film, ils dégagent une aura et une présence qui pourra terrifier le tout jeune spectateur bien avant qu’ils ne lui soient dévoilés.
Et, bonne surprise, Katie Holmes se dégage enfin de ses tics Dawsoniens pour apparaître dans un rôle convaincant de jeune belle-mère qui découvre peu à peu que la gamine de son mari ne dit pas toujours que des conneries. Don’t Be Affraid Of The Dark est un film classique qui apparaît dans un genre déjà exploré des centaines de fois et l’erreur en incombe, une fois n’est pas coutume, à la programmation. Il avait bien plus sa place dans un festival fantastique que parmi toutes les pelloches déjantées présentées en cette semaine.
Ce petit hic ne dévaluera pas le goût certain dans le choix de la programmation générale de cette année, et le plaisir de retrouver une manifestation destinée à un cinéma moins calibré, mais qui peut toucher au quintuple. 




   

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