De l'influence de Peyo sur James Cameron
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- Instant critique par Sébastien Le Gallo le 26 avril 2010
C'est la Monet qui dirige le monde
Vous le savez, Avatar n'est qu'un mix de calculateur capitaliste entre les Schtroumpfs, Danse Avec Les Loups et Pocahontas.
D'ailleurs c'est bien connu, Peyo et les vendeurs de pop-corn de la Fox ont inventé les hommes-plantes de John Carter Of Mars :
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Les éclairages fluos du dernier film de James Cameron, c'est encore Peyo bien sûr, mais aussi un peu du cinéma expérimental de Kenneth Anger, par exemple (pour les pressés : la 45ème seconde, la 56ème, la 62ème...).
Sans oublier la bioluminescence sous-marine, découverte par Peyo, déjà évoquée par l'ami Méro au lendemain de la sortie du film :
Voire même la bioluminescence à l'air libre :
Ici le champignon panellus stipticus, trouvable dans les bois du nord et de l'ouest des USA (du côté de chez Jim). Sa lumière est émise via ses branchies. C'est tellement beau qu'on aurait presque envie de tapoter dessus.
Et d'après les dernières révélations du réalisateur, le deuxième opus d'Avatar se passera principalement sur (sous ?) les océans de Pandora :
"Hey Monet! Isn't he great... the use of color?"
Jack Dawson - Titanic
Cameron s'inspire souvent d'une peinture pour concevoir ses films. Terminator a commencé par un rêve mis sur toile. Le bleu des personnages d'Avatar vient d'une de ses peintures réalisée dans les années 70, qui représentait une femme bleue au milieu d'un champ d'herbe pourpre (probablement la même herbe que sur le dessin de Mills vu plus haut). Avant d'être cinéaste, James Cameron a un temps voulu être dessinateur. Une passion retranscrite dans Titanic, le goût pour l'art pictural en général et le talent du peintre français Claude Monet en particulier étant des points communs déterminants dans la relation entre Jack et Rose (qui transporte avec elle un inédit des Nymphéas).
Claude Monet était un impressionniste fasciné par l'eau, le reflet des arbres sur sa surface, les mouvements des petites vaguelettes... A tel point obsédé par sa source d'inspiration qu'il passera plus de vingt ans à peindre et repeindre le petit étang de nymphéas qu'il avait patiemment cultivé dans son jardin. Sous tous les angles, sous toutes les lumières.
Cameron, lui, passera plus de dix ans à écrire un scénario, à développer les outils pour réaliser Avatar. Avant cela, on imaginait sans peine Jim demander à ses infographistes de faire, refaire et re-refaire pendant des mois une vaguelette d'eau numérique jusqu'à la perfection pour Abyss ou Titanic. Obsédé par ses sources d'inspiration, Cameron a passé toute sa vie à brosser les mêmes personnages sous toutes les lumières (peu de différences entre Bruce Ismay dans Titanic, Burke dans Aliens, Selfridge dans Avatar...), et à filmer l'eau sous tous les angles.
Les Nymphéas - Claude Monet :
Avatar – James Cameron :
Et l'analogie ne s'arrête pas aux nénuphars, puisque le monde de Pandora est entièrement peint avec ces teintes bleues-vertes apaisantes.
Titanic – James Cameron :
L'impressionnisme, comme le pointillisme, consiste a peindre plein de petites tâches de couleurs pour que, vu de loin, cela reproduise une forme reconnaissable. L'art numérique, comme l'impressionnisme ou le pointillisme, consiste a aligner plein de petit pixels de couleurs pour que de loin, cela donne une forme reconnaissable.
Les Falaises A Étretat - Claude Monet :
Avatar – James Cameron :
Plutôt ironique que lorsque le patrimoine français inspire à l'étranger, tout le monde hurle aux "clichés hollywoodiens".
Plutôt ironique également que le spectateur en mal de distinction par rapport à la masse, qui déclame "Titanic cé nul on connait la fin; Avatar, cé les Schtroumpfs lol", rappelle fortement le Caledon Hockley de Titanic, n'hésitant pas à jeter ce même regard dédaigneux sur la troisième classe et sur la toile d'un certain Pablo Picasso.