Top 2012

Amour

Top 10

2012 semble finie, ce qui n'était pas le cas de nombreux films. Nous n'avons pas vécu une grande année mais parions que quelques œuvres devraient tout de même finir par rester.


Symptôme de cet exercice bien mais pas top, pour la première fois un film réussit l'exploit d'être présent à la fois dans le Big Top et dans le Big Flop. Phénomène moins rare hélas, la présence persistante de DTV dans les tops, preuve qu'un certain cinéma n'est plus vraiment le bienvenu dans nos cinémas.






TOP 2012 DE L'OUVREUSE


1 - Le Territoire Des Loups de Joe Carnahan

2 - Cloclo de Florent-Emilio Siri

3 - Le Hobbit - Un Voyage Inattendu de Peter Jackson

4 - The Impossible de Juan Antonio Bayona

5 - Anna Karenina de Joe Wright

6 - The Woman de Lucky McKee (DTV)

7 - Cheval De Guerre de Steven Spielberg

8 - Moonrise Kingdom de Wes Anderson

9 ex-aeqo - Les Bêtes Du Sud Sauvage de Benh Zeitlin / The Dark Knight Rises de Christopher Nolan

10 - L'Odyssée De Pi de Ang Lee




DÉTAIL PAR RÉDACTEUR

Nicolas Marceau

1 - L'Odyssée De Pi de Ang Lee
"- Deux versions d'une même histoire. Laquelle préférez-vous ?
- Celle sans le tigre.
- Il en va ainsi du cinéma français.
"


2 - Les Bêtes Du Sud Sauvage de Benh Zeitlin
On devrait enterrer ce film pour que, dans des milliers d’années, les scientifiques le retrouvent et sachent qu’il y existait une petite Hushpuppy vivant dans le Bayou. Et qu'elle illumina 2012.

3 - Le Hobbit - Un Voyage Inattendu de Peter Jackson
Pas si inattendu que ça et handicapé par d'évidents problèmes d'écriture et d'enjeux. Reste, derrière les apparences de remake plus enfantin, les promesses d'une excitante plongée dans l'Inconnu

4 - La Taupe de Tomas Alfredson
Faux film d'espionnage mais vrai(es) histoire(s) d'amour, avec un réal qui arrive à rendre cinégénique les bureaux de la Sécu. Chapeau.

5 - Cloclo de Florent Emilio-Siri
Ascension d'un artiste créant son propre mythe jusqu'à s’y noyer. Podium pour Florent Emilio-Siri.

6 - Les Cinq Légendes de Peter Ramsey
N'en déplaise à Disney, les vrais Avengers de l'année ont été produits par Dreamworks (et Guillermo Del Toro).

7 - Skyfall de Sam Mendes
Maintenant qu'ils ont tué sa mère, on va peut-être pouvoir passer aux choses sérieuses, non ?

8 - Rebelle de Mark Andrews
Quand Pixar revisite Blanche-Neige, c'est l'héroïne qui fait manger la pomme à sa mère. Et la jolie rousse d'affronter maman ours, papa ours et bébés ours dans cette jolie fable sur l'unité des liens.

9 - Cheval De Guerre de Steven Spielberg / The Impossible de Juan Antonio Bayona
Le Maître et l'Elève. Le cinéma d'évocation dans sa forme la plus pure, pour une réflexion commune sur la fin du Monde et de l'enfance.

10 - Week-End de Andrew Haigh
L'individu comme toile blanche à chaque nouvelle rencontre. Le Moi idéal qui s'efface au profit du Moi réel à mesure qu'on se dévoile à l'autre. Le plus grand des petits films sortis cette année.

Mentions :
- DTV : The Woman de Lucky McKee. Le film féministe qui a fait hurler les féministes du dimanche.
- Reprise 3D : Titanic de James Cameron. Quinze ans plus tard, toujours le Roi du Monde.
- Cloud Atlas de Lana Wachowski, Tom Tykwer & Andy Wachowski. Meilleur film vu (2 fois) cette année. Pas de bol, il sort en 2013. On en reparle l’année prochaine, si vous voulez bien.

Les Bêtes Du Sud Sauvage
Les Bêtes Du Sud Sauvage



Clément Arbrun


1 - Cloclo de Florent-Emilio Siri
Entre ceux qui ont supposément aimé mais en parlent de manière réductrice (ah ah, excellent travail de mimétisme, super top cool… Mais la mise en scène ? la photographie ? le scénario ?) et ceux qui dénigrent l’œuvre sans même l’avoir vue (c’est bien connu, sujet = film), le dernier bébé de Siri fait partie de la liste des grands films POPULAIRES incompris de l’année. Un cinoche qui par sa forme en répond au sens profond de l’image comme aux sensations qu’il véhicule, une œuvre scorsesienne, à l’écriture en crescendo (excellent travail de Julien Rappeneau) où aucun mouvement de caméra n’est gratuit.

2 - Le Territoire Des Loups de Joe Carnahan
Carnahan, sachant que chacun va davantage y deviner un potentiel bourrin en diable, use de son concept alléchant (le froid, une "tribu" d’hommes devenus proies) pour livrer un grand film humaniste et désenchanté, un pur spectacle sensitif, où il n’est pas tant question de perdre la vie que de "gagner" la mort, le repos du guerrier, le sommeil tant mérité. Déstabilisant de richesse, artistique comme philosophique.

3 - Detention de Joseph Kahn
Roublard ? Gratuit ? Facile ? Peut être. Mais derrière le dynamisme parfois hystérique de ses effets, Joseph Kahn n’oublie pas de faire plaisir à son public en lui offrant de l’entertainment référentiel en diable, généreux, rigolo, délirant, touchant, punchy, insouciant. Bref, le vrai film de John Hugues de 2012, il est là (étrangement, plus personne ne parle de Projet X).

4 - Moonrise Kingdom de Wes Anderson
Le fils Coppola et l’hurluberlu Wes Anderson (déjà acolytes sur Darjeeling Limited) mélangent conte détourné, satire déroutante, cartoon, peinture, film d’aventures, film de gosses, hommage cinéphile…le tout est un patchwork qui respire l’amour du septième art, de la musique et des histoires. La classe.

5- The Dark Knight Rises de Christopher Nolan
Si beaucoup ont retenu la prestation de Marion Cotillard, peu ont surligné la logique de l’aboutissement à la Nolan, où un cinéaste assume enfin ses blockbusters (et ce dès la première séquence, spectaculaire), la puissance de ses idées (à ce titre, la scène du stade est presque un fantasme de metteur en scène), et tout ce que lui permet la stature mythique de la figure qu’il illustre (mort, renaissance, sacrifice). Nolan, t’es joliment ambitieux, mon p'tit.

6- Voyage Vers Agharta de Makoto Shinkai (DTV)
Et oui, le chat le plus tichoux du monde et l'omniprésence de la Mort à chaque recoin d'esquisse, le tout dans la même oeuvre, c'est possible. Orphée rencontre le spleen de 5cm Per Second, le Romantisme exacerbé rencontre la plus pure poésie visuelle...

7- Looper de Rian Johnson
Le roman Noir fusionne avec les thématiques dickiennes, dans un mouvement circulaire de référentiel libéré: de looping culturel en looping culturel, Johnson ne cesse de mélanger ses influences en un tout éclectique, où Gordon Levitt brille encore de mille feux.

8 - Chronicle de Josh Trank
Se réapproprier le statisme formel énervant du procédé found footage pour offrir, a contrario, une mise en scène fluide, aérienne et intelligente, faire croire à un film d’ados super-héros pour finalement raconter la naissance d’un super-vilain, tout en se la jouant Akira. Film de jeunes, dans le bon sens du terme.

9 - The Three Stooges de Bobby & Peter Farelly
Dans la vie comme au cinoche il faut savoir pardonner à ceux qu’on aime (bah ouais les filles) : on excusera donc l’idée incroyablement dérisoire consistant à confronter les trois Stooges au Jersey Shore, puisqu’en contrepartie nos frérots chéris tentent l’un des films les plus kamikazes et sincères de leur carrière. Une sorte de climax movie à la Tintin, où les scènes de poursuites sont remplacées par d’innombrables coups dans la tronche. Complètement dumber.

10 - Cosmopolis de David Cronenberg
"Longue vie à la Nouvelle Chair".

Mention spéciale pour Alison Brie Gifs.

Voyage Vers Agartha
Voyage Vers Agartha



Pierre Remacle


1 - Anna Karenina de Joe Wright
Dépassant tous les paradigmes dans lesquels on tenterait bien vainement de l'enfermer, Wright nous offre ici une perfection de narration, d'esthétisme et de mise en scène. Bien plus qu'une relecture d'un classique de la littérature mondiale, ce film est avant tout l'incroyable synthèse d'une carrière au service du beau, de l'harmonieux et de l'émotion. En un mot : chef-d'oeuvre.

2 - Le Territoire Des Loups de Joe Carnahan
Carnahan nous prend par la main, nous emmène dans le froid, le vent et la nuit et nous met face à face avec une mort faite de griffes, de crocs et de regrets.
Et quand les larmes sont devenues les seuls moyens de savoir qu'on est encore en vie, quand on regarde désespérément vers lui pour rechercher un peu de réconfort, on s'aperçoit qu'il nous a laissé seul depuis le début. Foudroyant de puissance.

3 - Killer Joe de William Friedkin
Les démons ? Trop évidents. Les tueurs en série ? Trop galvaudés. Les policiers à moitié fous ? Trop gentils.
Le Mal le plus abject, le plus innommable se contente tout à fait d'habiter dans une caravane moisie, de travailler dans une pizzeria miteuse et de regarder la télé à longueur de journée. Et face à lui, rien à faire : on ne lui échappe pas.

4 - New Kids Turbo de Steffen Haars & Filip Van Der Kuil
Les kuts savent pourquoi.

5 - Cloclo de Florent-Emilio Siri
Une mélodie (la mise en scène, lumineuse, limpide et qu'on devine pourtant extrêmement réfléchie), des paroles (l'écriture, exemplaire de lucidité et de fluidité) et un interprète (Jérémie Renier, troublant de ressemblance).
Quand la sauce prend entre ces trois éléments, on tient un tube. Siri, lui, tient un très grand film.

6 - Pastorela de Emilio Portes
Avec une malice démoniaque (dont l'impact est curieusement décuplé par la tendresse sans limite qu'il porte à ses personnages), Portes tire à vue sur religion, police et tradition. On ne nous avait pas dit que De La Iglesia a un cousin mexicain !

7 - Moonrise Kingdom de Wes Anderson
Dans les mains de tout autre réalisateur, le projet aurait vite sombré dans le ridicule ou le chiant (voire les deux en même temps).
Heureusement, Anderson, servi avec classe et talent par un casting hors du commun, se joue des difficultés et trouve le ton juste entre la poésie des amours adolescents et l'amertume des illusions perdues.

8 - Perfect Sense de David Mackenzie
L'alchimie entre Eva Green (qui n'a jamais été mieux mise en valeur que dans ce film) et Ewan McGregor joue pour beaucoup dans le succès de cette romance sur fond de fin du monde. Une belle et douce surprise.

9 - The Day de Douglas Aarniokoski
Passé sous la quasi-totalité des radars, ce "post-apo" sidérant de cruauté propose une image finale inimaginable en ces temps de politiquement correct.
Allez, on s'en prend un dernier pour La Route.

10 - The Woman de Lucky McKee
S'élevant bien au-dessus de la fange dans laquelle se complaisent les torture porns style Saw 57, McKee nous présente un film dans lequel la moindre scène de violence est parfaitement justifiée par un scénario sans complaisance.
Maintenant, s'il voulait bien un peu explorer d'autres pistes que celle du féminisme, ça serait parfait.

Anna Karenine
Anna Karenine



Nicolas Bonci

1 - Le Territoire Des Loups de Joe Carnahan
"Un véritable classique instantané qui porte en lui tout ce pourquoi nous aimons le cinéma, et qui nous rappelle qu'une image vaut tous les mots."

2 - Anna Karenine de Joe Wright
"Sortir des conventions, en ouvrant les portes au tout-venant des idées exige un effort de consistance et de raison à l’inverse de l’irrationalité de la forme narrative. Parler, qui trop souvent revient à parler pour ne rien dire, exige alors de redéfinir bien des concepts."
Philippe Rousselot, journal de tournage.

3 - Le Hobbit : Un Voyage Inattendu de Peter Jackson
Un récit inattendu.

4 - Cloclo de Florent-Emilio Siri
L'ombre et la lumière.

5 - The We And The I de Michel Gondry
Un bijou noir sur l'enfance.

6 - The Day de Douglas Aarniokoski (DTV)
Vu les précédents du réal, il y anomalie. On se retrouve dans dix ans pour faire le point.

7 - The Impossible de Juan Antonio Bayona
Sous la surface.

8 - L'Odyssée De Pi d'Ang Lee
Il était une foi(s).

9 - Moonrise Kingdom de Wes Anderson
On s'en doutait, on en a la confirmation : le détour par l'animation a permis à Anderson de donner un nouveau souffle à sa mise en scène.

10 - Un Jour De Chance d'Alex de la Iglesia
"De la Iglesia montre encore une fois que le cinéma espagnol (et son cinéma) est un peu au dessus de la mêlée."

Mentions : The Chemical Brothers: Don't Think Live de Adam Smith, Titanic 3D de James Cameron, Aux Yeux De Tous de Cédric Jimenez

The Day
The Day



Guénaël Eveno

1 - Le Hobbit - Un Voyage Inattendu de Peter Jackson
Au cas où toutes ces années aient pu le faire oublier, Peter Jackson est toujours le roi, et il nous le prouve en nous livrant un Hobbit dans la lignée de sa trilogie Lord Of The Rings, une ode à l’aventure qui dans sa dernière demi-heure envoie voler tout ce qui a été fait depuis dix ans en terme de cinéma épique. Le film fonctionne sur toutes les versions, mais pourquoi se priver du HFR lorsqu’il nous est offert un tel degré d’immersion en Terre du Milieu.

2 - The Dark Knight Rises de Christopher Nolan
Nolan clôt logiquement sa trilogie noire sur la révolte des opprimés de Gotham, mais les leaders de la Révolution ne sont pas forcément les amis du peuple. A mi-chemin d’Aftershock et The Dark Knight Returns, ce dernier opus est foisonnant et étonnamment émouvant en plus de permettre à Anne Hattaway de livrer une performance mémorable en Catwoman et à Tom Hardy d’ajouter (encore) un rôle mémorable à sa carrière. Et puis quelle conclusion !

3 - Gangs Of Wasseypur d’Anurag Kashyap
Les deux parties. La vie d’un district indien des années 40 à nos jours. Personnages charismatiques en diable, conflits et tragédie familiale au programme sous fond de vendettas et de chansons. La grande découverte de cette année, à ranger à coté du Parrain, des Affranchis et de La Cité De Dieu.

4 - Le Territoire Des Loups de Joe Carnahan
Un film bouleversant sur la mort qui se vit comme une véritable expérience (merci Joe Carnahan), porté par un Liam Neeson au sommet.

5 - Les Bêtes Du Sud Sauvage de Benh Zeitlin
La jeune Hushpuppy nous prend par la main pour nous transporter dans son écosystème hostile. Derrière la fable sociale se cache un conte initiatique d'une grande poésie et le charisme étonnant d'une gamine qui mérite sa nomination aux Oscars.

6 - God Bless America de Bobcat Goldtwaith
Le plus fort capital sympathie de cette année est un état des lieux désespéré sur son époque et la télévision qui en est le reflet. Joel Murray y est génial en quinqua civilisateur. Sa relation avec la gamine est très touchante.

7 - The Raid de Gareth Huw Evans
Un film d’action sans temps mort qui enchaîne les affrontements over the top dans une atmosphère étouffante et donne au Silat ses lettres de noblesse au cinéma. Gareth Evans est un type à suivre.

8 - Un Jour De Chance d’Alex de la Iglesia
De la Iglesia transporte l’absurdité du Gouffre Aux Chimères de Billy Wilder dans le monde moderne, prenant le point de vue de l’homme en proie à ceux qui flairent l’odeur du sang. Il livre un drame satirique aussi émouvant qu’implacable.

9 - Starbuck de Ken Scott
Il aura fallu cette comédie inventive et attachante pour que j’arrive enfin à me départir de mon allergie au français québécois.

10 - Robot And Frank de Jake Schreier / Eva de Kike Maillo
Deux films qui ont en commun de parler de robotique, de deux façons différentes mais dans un contexte d’anticipation proche. L’un l’aborde sous la bannière indé intimiste avec casting de grands acteurs, l’autre par une pointe de merveilleux Amblinienne et une jeune actrice étonnante. Les deux viennent de jeunes réalisateurs qui iront loin.

Mentions :
Meilleur film qui ne sortira pas en France : New Kids Turbo de Steffen Haars & Filip Van Der Kuil
Meilleures rééditions : Colonel Blimp de Michael Powell & Emeric Pressburger / Titanic 3D de James Cameron
Meilleure série : Breaking Bad pour sa demie saison 5 stupéfiante

Le Territoire Des Loups
Le Territoire Des Loups



Sébastien Le Gallo

1 - The Woman de Lucky McKee
Film tout simplement génial qui oscille en toute simplicité entre comédie, torture porn, tragédie intimiste, pour achever son pauvre spectateur sur un final tout simplement sidérant.

2 - The Impossible de Juan Antonio Bayona
Le film qui vous prend par les tripes et ne vous lâche plus jusqu'à la dernière minute. Quand c'est efficace au point de faire dire aux détracteurs du film que "c'est facile", on sait qu'on tient un grand film.

3 - John Carter
d'Andrew Stanton
THE film d'aventure de l'année. Mention spéciale à la musique qui, comme John Williams au bon vieux temps, parvient à faire siffloter le thème au spectateur à la sortie de la salle.

4 - The Hobbit – Un Voyage Inattendu de Peter Jackson
La séquence des gobelins en HFR, une expérience en soi.

5 - Cheval De Guerre de Steven Spielberg
Encore une bombe de tonton Spielby. Une claque à chaque plan, tout ça en naviguant complètement à contre-courant des modes.

6 - Le Territoire Des Loups de Joe Carnahan
Survival rugueux, viril et solide. Du tout bon, par le protégé de feu Tony Scott (snif).

7 - Cloclo de Florent Siri
Le temps de la projo, Cloclo me transforme en fan de Claude François comme Un Justicier dans la Ville me transforme en gars de droite.

8 - La Planète Des Singes : Les Origines de Rupert Wyatt
Alors oui, le script fuit d'un peu partout, mais rien que pour la partie "film de prison", j'en redemande !

9 - L'Étrange Pouvoir De Norman de Chris Butler & Sam Fell
Les personnages restent engoncés dans leurs stéréotypes jusqu'à la fin, mais tout le reste est mortel.

10 - Premium Rush de David Koepp
Ne jamais cracher sur un petit film d'action estival et sans prétention sur le cyclimse.

L'Étrange Pouvoir De Norman
L'Étrange Pouvoir De Norman



Nicolas Zugasti

1 - Cloclo de Florent Emilio Siri
Rendre passionnant un biopic sur Claude François est déjà un exploit mais parvenir à une intrication si intense entre esthétique et émotion est encore plus électrisant.

2 - The Impossible de Juan Antonio Bayona
Au-delà du parcours sacrificiel de ses héros suppliciés, ce film est une ode à l’attention que l‘on doit porter au moindre signe d’espoir.

3 - Cheval De Guerre de Steven Spielberg
Difficile de ne retenir qu’une seule séquence mémorable de ce récit magnifique, alors arrêtons-nous sur celle du passage d’un versant de colline à l’autre qui contient finalement l’essence du cinéma de Spielberg – l’enfant sur le seuil entre Eden et l’horreur, quelle qu’elle soit.

4 - The Woman de Lucky McKee (DTV)
Féroce, humour grinçant, sans concession et parfaitement déstabilisant, sans doute ce qu’il s’est fait de mieux dans le genre horrifique depuis trèèèèèèès longtemps. Et c’était hors-compét’ à Géradmer et ensuite même pas sorti en salles ?

5 - Titanic 3D de James Cameron / Le Hobbit - Un Voyage Inattendu de Peter Jackson
Quand l’exploit technologique transcende la narration d’un récit déjà connu.

6 - Anna Karenine de Joe Wright
Jamais théâtre filmé n’aura eu une telle ampleur, Joe Wright se montrant d’une ahurissante maîtrise des ellipses spatio-temporelles.

7 - Les Enfants Loups : Ame Et Yuki de Mamoru Hosoda
L’amour maternel dans toute sa splendeur !

8 - Le Territoire Des Loups de Joe Carnahan
Once more into the fray
Into the last good fight I’ll ever know
Live and die on this day
Live and die on this day


9 - Les Cinq Légendes de Peter Ramsey
Avengers, assemble!

10 - Voyage Vers Agartha de Makoto Shinkai (DTV)
Shinkai agglomère les terres miyazakiennes à son propre univers pour une élégie où le romantisme le plus exacerbé évolue désormais vers une forme de gravité nécessaire (accepter de ne plus revoir un jour l’être aimé) et livre une œuvre d’une poésie visuelle de tous les instants. Continuons donc à ignorer superbement ce réalisateur et à le reléguer au fin fond des bacs…

Cloclo
Cloclo



Jean-Guy de Kerkozec

2012, c’était une pluie d’icônes s’abattant sur le cinéphile esseulé. La pluie traverse les rues, glisse à travers les gouttières, les gouttes s’évaporent sur l’écran blanc. Quelle plus belle métaphore que l’averse apocalyptique contenue dans Take Shelter ? Ou bien celle de Moonrise Kingdom ? L’inondation a le rythme d’un jet de pellicules, dans ces rêves de Septième Art. Des chimères, évidemment, comme le deuil final en forme de boucle-bouclée, dans The Dark Knight Rises, ou l’amour d’outre-tombe dans Dark Shadows, film qui redonne tout son honneur à Tim Burton.
Tandis que Carax détruit le cinéma et l’amène à sa résurrection christique, Cronenberg confond mouvement et statisme, corps endormi ou carrément cadavérique, par le prisme d’une fusion charnelle entre vie et trépas. Il ne reste plus qu’à Sokurov de détacher la matière du vide, afin de créer, en substance, le fourmillement des images qui percent la toile.

1 - Cosmopolis de David Cronenberg
Tout le monde est au courant, Cronenberg a toujours été un tisseur. Ici, il coud main, ne s’embarrasse pas des faux-raccords entre tissus et pièces détachables, et superpose motif sur motif (immobilisme, automobile, chauffeur, piéton). Le fil, c’est celui des séquences qui prennent leur temps pour mieux le détruire, c’est celui des conversations qui s’alignent comme autant de notes émargées. Il faudrait tant écrire sur Cronenberg comme maître du patchwork, ce qu’il a toujours été, assurément.

2 - Holy Motors de Leos Carax
Grand maudit de l’univers artistique, Carax est toujours ce questionneur du médium comme forme malléable et fond élastique. Le monde se dématérialise en un melting-pot de covers et de révolutions cinématographiques. Le cousin limousinois de Cosmopolis.

3 - Tabou de Miguel Gomes
Tel le personnage du conte de Dickens, Gomez voyage dans le temps et nous montre que le Cinéma, c’est aussi du Temps, et inversement. Il puise dans la mémoire individuelle et collective, pour livrer le poème à cœur ouvert, le fantaisie dé-institutionnalisée, une nostalgie qui en fait l’un des plus grands films (le seul ?) de ces vingt dernières années.

4 - Twixt de Francis Ford Coppola
Traumatisant d’impudeur, Coppola nous offre son film le plus mystérieusement parfait depuis Apocalypse Now. Un cauchemar éveillé en forme de litote, sur le poids du deuil (FFC) et de l’âge (VK en fantoche de FFC), sur les songes d’antan qui deviennent fleurs fanées. Avec Tabou, l’approbation totale que la mélancolie est une fantasmagorie d’artistes, avant tout.

5 - Un Monde Sans Femmes de Guillaume Bracq
Superbe hommage à Rozier et Rohmer que ce petit film en forme de gros classique déjà affirmé, pièce de maître qui met en scène les grains de sable comme les grains de folie. Les conversations, comme la mer, arrivent par vagues alternées, sur cette plage qu’on ne veut pas quitter…

6 - Le Sommeil D’Or de Davy Chou
Incroyable intemporalité que ce sommeil qui coule jusqu’au fond du puits et qui n’a rien à envier aux soliloques des grands Coppola et Carax. L’imaginaire est d’or. Le cinéma, ce sont des fragments, éparpillés, semble nous dire Davy Chou.

7 - Go Go Tales d’Abel Ferrara
A la manière de Cronenberg, Ferrara, en 2012, découvre un nouveau corps : le sien. Il en profite alors, par des images en mouvement, pour nous faire part de ses fantasmes, ambitions, réflexions, toujours absolument fascinantes. Une brillante mise en abîme sur l’œil du metteur en scène.

8 - The Day He Arrives de Hong-Sang-soo
L’anecdote est bien connue : pour cultiver le secret de l’art, Sang-soo préfère les paroles aux silences mémorables, et le baiser n’est jamais que la frontière entre notre esprit de cinéphile et notre regard d’amoureux. Dans cette idylle en noir et blanc (comme les grands films de jadis), le plus grand cinéaste coréen titille notre fibre sentimentaliste. Encore une fois, les chimères ne sont pas loin…

9 - Shokuzai de Kiysohi Kurosawa
Honteusement et purement ignoré par la presse dite "de genre" (un comble), voilà le plus grand film kurosawien de ces vingt dernières années.

10 - In Another Country de Hong-Sang-soo
Ses films sont une chanson qu’on fredonne à l’air libre, et comme dans toute chanson, il y a un refrain qui revient au moins deux fois. Il faudra donc compter sur deux Sang-soo !

Tabou
Tabou



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