Meurtre Par Décret
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- Analyse par Guénaël Eveno le 27 mars 2013
Une étude en bleu
1978. Le réalisateur de Black Christmas prend la barre d’un étonnant polar confrontant les deux plus grands mythes de l’Angleterre victorienne. Rencontre entre un meurtrier de chair devenu en un siècle une créature de fantasmes et un détective de fiction qui gagna en cent ans ses galons parmi les hommes.
Whitechapel, Londres, 1888. Trois prostituées ont été sauvagement assassinées. Des membres du comité des citoyens font appel aux services du célèbre Sherlock Holmes pour stopper le tueur et sauver leur commerce. Acculé après que Scotland Yard ait découvert que ces hommes étaient en fait des Radicaux ennemis de la Couronne, le détective et son inséparable ami s’engagent dans une enquête qui les confrontera à l'Ordre Royal des franc-maçons, à la mystérieuse Mary Kelly, à un étrange médium et aux horreurs des bas-fonds londoniens avant de comparaître devant la plus haute autorité d’Angleterre.  Â
Placer Sherlock Holmes sur le chemin de Jack l’Eventreur n’a rien d’une idée saugrenue. Le détective du 221B Baker Street n’est-il pas contemporain des faits qui eurent lieu à Whitechapel en 1888 ? Et qui mieux que le détective qui a résolu l’enquête du chien des Baskerville pourrait déjouer une des plus grandes mystifications que l’Angleterre ait jamais connue ? Ce n’est pas non plus un coup de première main. Dans son Livre Rouge De Jack L’Eventreur, Stéphane Bourgoin fait remonter à 1908 le premier affrontement entre les deux légendes victoriennes traduit en français, soit du vivant de Sir Arthur Conan Doyle. En 1965, Holmes avait déjà fait face au Ripper au cinéma sous la houlette de James Hill et sous les traits de John Neville. Ce Sherlock Holmes Contre Jack l’Eventreur (en original, A Study In Terror) exposait efficacement l'extrême pauvreté et le vice qui gangrénaient le quartier de Whitechapel en une scène d’introduction diablement efficace, prélude à une enquête sombre, mais classique. L’honneur d’une famille noble y était la cause des meurtres de prostituées. Dans le film de Bob Clark, ce n’est plus affaire privée, mais un secret d’Etat qui va donner du fil à retordre à Holmes et au Dr Watson. Un secret dont la source remonte au controversé livre de Stephen Knight, Jack The Ripper: The Final Solution.
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A SCANDAL IN GREAT BRITAINÂ Â
La théorie du complot de la Couronne d'Angleterre dans les meurtres de Whitechapel voit son origine dans un revival de la Ripper-Mania au milieu des années 70. Profitant de l’aubaine, la BBC établit un docu-drama sériel dont le concept était d’apporter une réponse à l’énigme à l’aide d’investigations menées par des détectives fictifs. Des discussions avec la police de Scotland Yard mirent les créateurs du programme sur la piste de Joseph Gorman, fils illégitime du peintre impressionniste Walter Sickert. Celui-ci accepta de fournir des informations et d’apparaître dans le show comme témoin surprise. D’après les dires de Sickert, la grand-mère de Gorman avait secrètement épousé le prince Albert Victor, duc de Clarence et héritier de la Couronne, et sa mère était l’enfant née de leur union. Les meurtres de l’Eventreur n’auraient été qu’une mascarade destinée à supprimer toutes celles qui étaient au courant de l’existence d’un prétendant au trône né d’une mère catholique, parmi lesquelles figuraient la prostituée Mary Kelly et ses compagnes d’infortune.
Si l’histoire est dépeinte comme la version de Gorman et non comme la résolution du mystère, son potentiel attise la curiosité de Stephen Knight, journaliste au East London Advertiser. Knight démarre alors une série de rencontres avec Gorman, desquelles ressort la publication du livre : Jack L’Eventreur: The Final Solution en 1976. Lors de ces rencontres, le témoin se montra plus explicite sur la rencontre entre Annie Elizabeth Crook et le prince Albert Victor. Il évoqua le lien d’amitié entre celle-ci et Marie Kelly, qui était présente au mariage. A la découverte du secret de la naissance d’Alice, Annie Crook aurait été placée sous la garde de Sir William Gull, le médecin de la Reine, puis internée pendant trente ans. Mary Kelly se serait occupée de la petite Alice, puis aurait décidé de faire chanter le gouvernement avec la complicité de Mary Ann Nichols, Annie Chapman et Elizabeth Stride. Lord Salisbury, premier Ministre d’Angleterre et accessoirement franc-maçon, assigna à Sir William Gull, également franc-maçon, de supprimer les prostituées, et au chef de la police de couvrir les faits. Catherine Eddowes aurait ainsi été tuée par erreur, confondue avec Mary Kelly, puisqu’utilisant un alias similaire.  Â
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Le livre fut reçu avec un grand scepticisme et de nombreux points ne résistèrent pas à l’épreuve des faits. Cette soi-disant solution finale finit par être considérée comme une fantasmagorie de plus parmi les ripperologistes, jusque dans le cercle des intimes de Stephen Knight. Son potentiel romanesque séduisit néanmoins de nombreux auteurs, parmi lesquels Alan Moore, qui l’adapta avec Eddie Campbell dans le foisonnant graphic novel From Hell, perspective glaçante et ultra-documentée sur les crimes de Whitechapel, la franc-maçonnerie de l’époque et les mobiles ayant conduit William Gull / Jack l’Eventreur à détourner l'ordre royal pour en faire son œuvre. L’adaptation cinématographique du monument par les frères Hugues, plus sensorielle qu'intellectuelle, suivit ce focus sur Gull tout en occultant l’immense travail de Moore. Elle conserva le canevas du récit qui mena à l’étude de Stephen Knight. Il en résulte un film qui admet plus de similitudes avec la théorie originelle que Meurtre Par Décret, qui est pourtant issu des premières adaptations du livre de Knight. (1)
Si Alan Moore et les frères Hugues ont pris le parti de montrer les protagonistes de l’affaire (pour l’un au fil d'un récit chronologique, pour l’autre au sein de flash-backs), le réalisateur de meurtre par décret, Bob Clark, et le scénariste John Hopkins s’attachèrent à privilégier l’investigation et le contexte politique de l’époque, en incorporant d’autres éléments au récit de Gorman et en rentabilisant dramatiquement l’incursion de Sherlock Holmes dans l’affaire. Introduisant un personnage semi-fictionnel en lieu et place du célèbre détective Abberline (2), ils cherchent à montrer leur distance avec la thèse de Stephen Knight, qu’ils n’adoptent que dans un but dramatique, et non avec une quelconque volonté de résoudre le mystère de l’identité de l’Eventreur. (3) Â
DE BAKER STREET À RIPPER STREET
Meurtre Par Décret parvient à transporter avec brio le spectateur au sein du Whitechapel de 1888 grâce à une remarquable reconstitution au sein des studios Elstree. Bob Clark recrée non seulement le vaste complexe de rues et d’allées dans ce qui était alors le plus grand plateau jamais construit, mais il s’attache, par l’intermédiaire du production designer Harry Pottle, à ce que chaque détail soit authentique. Le résultat pour un budget de cinq milions de dollars est particulièrement bluffant. Cette authenticité des rues se retrouve aussi dans la description des prostituées. Des femmes bien plus abîmées que dans la version des frères Hugues (dont il ne possède pas non plus le romantisme gothique, qui allégea le coté pathétique de l'histoire de Mary Kelly), créatures viles et apeurées, traquées par un ennemi omniscient. Elles ont d’ailleurs le même âge et les mêmes tenues que leurs homologues réelles.
L’utilisation habile de la vue subjective, des grands angles, du brouillard, des ralentis lourds accentuent le coté bestial de Jack, comme l’aspect onirique des meurtres qui rejoignent les visions du medium Robert James Lees. On se croirait en pleine descente, par opposition aux flashs cauchemardesques de frères Hugues qui évoquaient un état de transe fulgurante, l'accession à quelque chose de plus grand. Bob Clark retranscrit admirablement l’absence d’humanité avec laquelle les crimes sont commis. Lorsqu’on voit un homme accomplir sa tâche derrière une fenêtre, la scène est lente et sèche, dénuée de toute épiphanie mystique. La confrontation entre Holmes et l’Eventreur est d'ailleurs plus douloureuse, désordonnée, plus marquée par la sécheresse du cinéma des 70’s que par les affrontements réglés du détective lors de ses aventures passées, qu'elle furent télévisuelles ou cinématographiques. Quand Holmes vient à bout du forcené, il est épuisé, couvert de sang et c’est avec essoufflement qu’il demande des nouvelles de son ami Watson, blessé au combat. S’il conserve sa dignité, il retrouve sa condition d’homme confronté au réel.Â
La descente se retrouve aussi dans le développement du contexte politique précaire au moment des faits, au-delà du complot relaté. Si la théorie originelle insistait sur les origines catholiques de Ann Crook et le contexte délicat de l’époque qui pouvait amener une révolution (4), Meurtre Par Décret choisit d’introduire Holmes dans l’histoire par l’entremise des Radicaux. Groupe politique attaquant frontalement la royauté, ces membres récupèrent politiquement les crimes des prostituées et ne s’embarrassent guère du sort des pauvresses. Puis il utilise l’enquêteur pour plonger encore plus en avant dans les luttes d’influence. La reproduction du passage sur les juifs et l’inscription "The juwes are not the men that will be blamed for nothing " introduisent conjointement, et sans trop insister, l’antisémitisme qui sévissait alors et le rituel franc-maçonnique.Â
Alan Moore choisirait plus tard de développer une construction intellectuelle sur les grands bâtisseurs à travers la figure de William Gull. Bob Clark se met simplement dans la peau de Sherlock Holmes. Il observe, se faufile, se satisfait de l’essentiel, tout en reléguant dans l’ombre l’Ordre Royal des Franc-Maçons. Les incursions du détective n’en sont que plus délicieusement outrageantes, brisant le secret d’une manière dont seul le détective de Baker Street sait le faire. Le personnage du voyant Robert Lees a enfin réellement existé et a bel et bien déclaré avoir vu le visage de Jack l’Eventreur.
Au milieu de cette faune, les personnages de Sir Arthur Conan Doyle se définissent comme deux poissons hors de l'eau, baladés au gré du vent, et n'auront d'autres réconforts que celui d'avoir pu rester eux-même à la fin de l'aventure.Â
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BEING HUMAN
Contrairement à son compère Watson, qui a été militaire en Inde, Sherlock Holmes n’a jamais connu d’allégeance particulière à la Couronne d’Angleterre. Il a même apporté son aide à plus d’un pays étranger (voir entre autres Un Scandale En Bohème), ne vouant une véritable passion qu’à sa méthode. Aussi ne serons-nous pas surpris de voir Holmes amusé par la réaction de Watson voler fièrement au secours des monarques, hués pour avoir repoussé une représentation théâtrale. Cependant et même s'il s’arroge parfois le droit de laisser filer un criminel pour éviter les conséquences de son jugement, Holmes croit en un ordre défendu par la Couronne, ce qui le préserve de devenir un Moriarty. Meurtre Par Décret est l’histoire d’un homme profondément intègre qui devient l’instrument du mal qu’il combat. Ici il est à la fois manipulé par les Radicaux pour servir leurs intérêts et par la Haute Administration lorsqu’elle se sert de lui pour retrouver Mary Kelly et la supprimer.
Les années 60 se sont souvent attachées à décrire le détective le plus perspicace au monde comme un être vulnérable, pour le meilleur comme pour le pire. Billy Wilder avait déjà fait de lui la cible des manipulations d’une espionne dans l’excellent La Vie Privée De Sherlock Holmes (1970) tandis que le freudien Sherlock Holmes Attaque L’Orient Express (1976) attaquait sérieusement l’infaillibilité décrite par Watson dans les nouvelles envoyées au Strand Magazine. Alors que le second égratignait l’aura du personnage, Billy Wilder était parvenu à conserver un intérêt intact en dépit de l’humanisation du détective. L’interprétation de Robert Stephens en Holmes et un scénario d’une grande fidélité à Sir Arthur Conan Doyle ressortaient les aspects les plus notables du détective et le renouvelaient. Bob Clark porte à son tour un grand coup au mythe en prenant le pari d’humaniser Holmes plus que personne ne l’a jamais fait à cette époque. Sa botte secrète se nomme Christopher Plummer.Â
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Plummer avait déjà joué Holmes dans l’épisode d’une série canadienne adaptant Flamme D’Argent, une des aventures originelles du détective. Son interprétation était sèche, académique, les cheveux noirs coiffés en arrière. Un Holmes mécanique, qu’il arrivait à retranscrire sans peine de par sa seule présence. Bien que Laurence Olivier et Peter O'Toole aient d'abord été présentis pour incarner respectivement Watson et Holmes, John Hopkins décrit le choix de Plummer comme s'imposant de lui-même. L'acteur canadien étant né pour incarner le détective, il ne pouvait que mieux faire passer les variations qu’il souhaitait apporter au comportement du détective (5).
A la vision du film, il semble évident que la stature de l’acteur était déterminante pour que Holmes reste crédible, et que la surprise de ses réactions ne se transforme en la désagréable impression de voir autre chose que Sherlock Holmes. Au final, l’acteur incarne un Holmes étonnamment humain, ému par Annie Crook lors de l'incroyable échange dans l'asile (un quasi plan-séquence et deux acteurs en état de grâce), touché par le devenir des prostituées et très complice avec Watson. Mais il n’en demeure pas moins un Sherlock Holmes crédible. Tout en faisant preuve d’un peu d’irrévérence, Bob Clark rend hommage aux écrits de Conan Doyle de manière exhaustive, utilisant autant de déférence que Billy Wilder quelques années auparavant. Son Holmes est très fidèle dans les petits détails (son look, le violon), ses méthodes d’investigation, les révélations "théâtrales" et mesurées de ses découvertes (lorsqu'il reproduit les signes secrets des franc-maçons devant le chef de Scotland Yard) constamment en avance sur Watson et le spectateur. Sa manière de mener l’enquête est aussi passionnante que les Sherlock Holmes classiques, avec quelques rebondissements qui surprendront même ceux qui ont eu accès aux théories de The Final Solution. Meurtre Par Décret installe indubitablement Christopher Plummer parmi les meilleures interprétations du détective aux cotés de Basil Rathbone et Jeremy Brett.Â
Moins patronisé par Holmes, plus intelligent, le Watson de James Mason est complémentaire au détective. L'attachement réciproque des deux compères et leur franche camaraderie apportent des moments de détente salutaires au sein d 'une intrigue très noire. Le reste du casting se partage entre une distribution canadienne de premier ordre. Donald Sutherland incarne le médium Robert James Lees tandis que Genevieve Bujold réussit en une scène (reprise de manière bien moins efficace dans le film des frères Hugues) à obtenir son meilleur rôle à l’écran. Le casting anglais est quand à lui un condensé des acteurs les plus prestigieux de l’époque : Sir John Gieguld, Anthony Quayle, David Hemmings ou bien Frank Finlay (6). La prestance de ces comédiens apporte à ce qui semble être un film modeste une ampleur et un souffle insoupçonné, ainsi qu'un message profond qui mène au-delà de l’histoire de Jack l'Eventreur.Â
Alan Moore déclarait que l'Eventreur avait ouvert la voie du vintième siècle. En bon précurseur, Meurtre Par Décret est le film de deux décennies qui ont vu remettre brutalement en question la confiance que les hommes "justes" donnaient dans les plus hautes autorités, au point même d'attribuer à ces autorités la mémoire la plus honteuse de l’Histoire. La seule à s'en sortir sera la Reine, et elle ne résistera ni à Alan Moore, ni aux frères Hugues deux décennies plus tard. La comparution devant le premier Ministre, le ministre de la Défense et le chef de Scotland Yard (résolution habituelle du cas de Sherlock Holmes) est à ce titre une conclusion splendide mais d'un pessimisme sans appel, Holmes se plaçant comme la voix du peuple et rappelant aux puissants ce qu’ils ont oublié depuis leur Haut-Siège et de leur société secrète.
En confrontant l’Angleterre à sa figure la plus prestigieuse, la plus éclairée et en renvoyant le regard impuissant du grand Détective sur cette affaire, Bob Clark confronte l’idéal populaire au réel, la perfection d’une vision (théorique et romanesque) au réalisme le plus implacable. Holmes conduit sa révélation à la manière d’un réquisitoire mais seule sa sentence condamnera les acteurs de la mascarade, l'Histoire ne conservant que la représentation qu'ils ont voulu jouer. La scène finale entre Holmes et Watson n'en est que plus poignante, comme si les contrastes entre Whitechapel et Baker Street avaient scellé plus profondément l’humanité des personnages de Sir Arthur Conan Doyle. Et c’est là que le réside tout le plaisir de redécouvrir ce film, car il suffit de voir le froid détective sans mot, au bord des larmes, pour comprendre de quel enfer ce monde est fait.
Il fallait un doigté exceptionnel pour faire transpirer l'humanité et la décence sans renier la légende.  Â
(1) Meutre Par Décret date de 1979 alors que les comics From Hell d'Alan Moore et Eddie Campbell sont parus entre 1991 et 1996. Leur adaptation cinématographique est quand à elle sortie en 2001.Â
(2) Présent dans From Hell et son adaptation, le détective Fred Abberline a effectivement mené l'enquête sur l'Eventreur. Dans le film des frères Hughes, il lui a été conféré des dons de voyance. Une intégration officieuse du médium Robert Lees présent dans l'oeuvre de Moore et Campbell ainsi que dans Meurtre Par décret.Â
(3) "I really didn’t want to make a film to prove any history. I’m just doing a 'what if' history. That’s why i brought Sherlock Holmes into it, who is a semi-fictional character . He’s not real, but so many think he is. By bringing him into the story, we’re saying in effet that we’re not claiming this is fact." Bob ClarkÂ
(4) Alan Moore les exploite aussi au début de From Hell.Â
(5) "With Christopher, we’ve gone for a very warm vital holmes, a man who cares very passionately (…) Christopher has depth and strength, he has brillant flashes. He’s currently the most Holmesian of all actors around ; And it’s that kind of cold aristocratic Plummer that we’re playing against in the picture. We’re going very much against what has been Chris’s image and i think i twill surprise and please a lot of people." John Hopkins Â
(6) Frank Finlay reprend le rôle de Lestrade qu’il tenait déjà dans Sherlock Holmes Contre Jack L’Eventreur.
MURDER BY DECREE
Réalisateur : Bob Clark
Scénario : John Hopkins, d’après les personnages de Sir Arthur Conan Doyle
Production : Bob Clark, Rene Dupont, Robert A. Goldston, Len HerbermanÂ
Photo : Reginald H. Morris
Montage : Stan Cole
Bande originale : Paul Zaza, Carl Zittrer
Origine : Royaume-Uni, CanadaÂ
Durée : 1h50
Sortie française : 13 juin 1979