The Expendables

The boys are back in town

Affiche The Expendables

Après les définitifs Rocky Balboa et John Rambo, la suite de la carrière de Sylvester Stallone était attendue, la star étant enfin "libérée" de ses deux icônes. Dès lors, quoi de mieux qu’une bonne série B d’action pour "débuter" ?


Vendu sur son casting dont chaque acteur a plus de testostérone que tout le XV de France réuni, trouver l’alchimie entre premier et seconds rôles, charisme et zone d’ombre, introspection et action a dû s’avérer un véritable casse-tête pour Stallone… Casse-tête par ailleurs non résolu, car c’est dans les personnages que se situent la principale faiblesse du film.
En effet, ce qui caractérise le Stallone scénariste, c’est une écriture limpide avec des personnages bien taillés. Or ici, il semble avoir été débordé par son casting, si bien que seuls quelques personnages bénéficient d’une certaine caractérisation : ceux de Barney Ross (Sly donc) et Lee Christmas (Jason Statham) en tête.

The Expendables
 

Le reste du groupe, s’il ne fait pas office de faire-valoir, n’a pas l’aura mystérieuse dont le réalisateur-scénariste veut les entourer, du fait d’une écriture trop légère qui confond passé trouble avec absence de personnalisation. La palme revenant aux personnages interprétés par Terry Crews et Randy Couture, dont l’intégration tombe comme un cheveu sur la soupe, tandis que la rivalité entre Jet Li et Dolph Lundgren, censés se détester (Lundgren étant présenté comme le membre instable du groupe), ne bénéficie d’aucun développement.
Comble : Mickey Rourke, pourtant un rôle secondaire, a un personnage mieux défini que certaines têtes d’affiches grâce à un dialogue suffisamment évocateur sur les raisons qui l’ont poussé à quitter les Expendables.

Quant aux méchants, si Eric Roberts semble s’amuser et Steve Austin en impose en bras droit terrifiant, la relation voulue comme tragique entre le dictateur et sa fille chef des rebelles est aussi traitée trop rapidement pour donner un quelconque relief dramatique ("On dirait du mauvais Shalkespeare" dit à un moment Eric Roberts, il n’a pas tort).

The Expendables
 

Bref, sur le plan humain le film s’avère décevant. Qu’en est-il du reste ? Sur le plan de l’intrigue, on retrouve le Stallone efficace, avec un scénario simple mais traité de façon ludique (ce n’est pas Portés Disparus) avec des dialogues qui font souvent mouche (la trop courte réunion entre Stallone, Schwarzenegger et Willis est un défilé de punchline, surtout entre les interprètes de Rambo et de Conan où le premier s’amuse de leur rivalité). Passons sur les quelques incohérences, comme lorsque Stallone et Statham vont en repérage sur l’île de Vilena en se faisant passer pour des ornithologues sans que personne ne tique sur le tatouage Expendable (représentant un corbeau sur un crâne) ornant le bras de l’acteur anglais.
Mais c’est surtout grâce à ses scènes d’action grandiloquentes que le film marque des points. Normal pour un film d’action me direz-vous.
Sauf que la barbarie estomaquante de John Rambo laisse ici place des morceaux de bravoures too much, allant crescendo d’une intervention pour sauver des otages aux mains de pirates somaliens jusqu’à une dernière bobine de près d’une demi-heure de bastons, fusillades et explosions quasi-ininterrompues bercée par une musique épique de Brian Tyler et le son du AA-12 de Terry Crews - un grand moment de poésie - en passant par une jouissive intervention aérienne.
D’autant plus que la mise en scène "classique" de Stallone donne une bonne visibilité de l’action à quelques scories près, comme lors du premier affrontement entre Dolph Lundgren et Jet Li où la succession de plan trop courts et trop rapprochés empêchent de profiter de la chorégraphie, maladresse que Stallone réparera au fur et à mesure jusque dans le climax, notamment lors de son mano à mano contre Steve Austin, vraiment brutal, au point que la star a failli y laisser la vie.

The Expendables
 

En d’autres termes, si le film s’avère être une petite déception au niveau de l’écriture et semble avoir eu une production un peu chaotique, la sympathie du projet, ses morceaux de bravoures tonitruants et sa bande-son classic rock (C.C.R, Mountain,Thin Lizzy) l’emportent sur les défauts structurels du film. En attendant le director’s cut ?

7/10
THE EXPENDABLES
Réalisateur : Sylvester Stallone
Scénario : Sylvester Stallone & David Callaham
Production : Nu Image, Millenium Films
Photo : Jeffrey Kimball
Montage : Ken Blackwell & Paul Harb
Bande Originale : Brian Tyler
Origine : Etats-Unis
Durée : 1h43
Sortie française : 18 août 2010




   

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