Gérardmer 2013 : Remington And The Curse Of The Zombadings
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- Bobine minute par Nicolas Marceau le 1 février 2013
Gay of the dead
Sous Prozac après seulement trois films de la compétition officielle (le prout-footage The Bay, House Of Last Things au montage aussi absurde et prétentieux que le titre, The Complex d’Hideo Nakata qui nous complexait tellement qu’en fait on l’a pas vu mais on aime bien faire croire que si) la rédaction de L'ouvreuse traînait un peu de pieds à l’idée de s’enfourner une histoire de zombies homosexuels de la bouche.
Il faut dire que sur le papier, Remington And The Curse Of The Zombadings ne faisait pas trop envie. Film philipin au budget ridicule, film en compétition officielle (un gage de non-qualité), un twink en guise de héros.... On en a vu des films de genre faisant de l’appel du pieds au public gay par une approche libre et décalée du genre : L’Attaque De La Moussaka Géante, Hellbent, Voodoo Academy, Bloody Malory, Poltergay... Le résultat confine souvent à l’amateurisme et passe à côté de sa cible, le sexe entre minets imberbes et les travestis intéressant rarement le grand public. Pas assez masculin (où sont les hommes ?), pas assez fins dans leur traitement... Seules quelques oeuvres comme La Revanche De Freddy ou Jeeper Creepers sont parvenus à injecter un discours crypto-gay en passant sous le radar du grand public.
Heureusement, le réalisateur Jade Castro a le mérite de ne pas péter plus haut que son cul et d’assumer la légèreté de son univers. Totalement anecdotique, son récit s’articule autour des malheurs d’un hétéro attaqué par un esprit farceur en jockstrap qui va lui faire virer sa cutie (il y en a qui aime, ne jugeons pas). En parrallèle de cette trame follement gay, un serial killer assassine des fans de Mylène Farmer (un gars bien donc) avec un sèche-cheveux fluo détecteur d’homo. A sa place, j’aurai plutôt essayé Gayroméo mais c’est vrai que ça aurait été moins cinégénique. Pas très bien filmé ni spécialement rythmé, Remington And The Curse Of The Zombadings s’en tire uniquement par sa légèreté et quelques idées suffisamment absurdes pour retenir l’attention (l’invention du gaydar, une séance de spiritisme digne des vacances de Seb Macfly à Mykonos...).
Difficile néanmoins de savoir si la conception limitée de l’homosexualité que véhicule le film est juste profondément maladroite (ici, tous les gays sont des fofolles rigolotes qui roulent du cul et qui se déguisant en femme en rêvant de licornes arc-en-ciel. Viril quoi) ou s’il s’agit d’une réalité concrète du pays (les élections de Miss travesties sont effectivement davatange suivies que les élections de Miss Philipine). On laissera chacun trancher sur la morale de la chose. De notre côté, on préfèrera sans aucun doute les “HOMOS !!!” à répétition du bien plus dérangé New Kids Nitro. Question de goût.