Gérardmer 2013 : La Maison Au Bout De La Rue
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- Bobine minute par Pierre Remacle le 1 février 2013
A gauche, près du cimetière
La jeune Elissa et sa mère repartent à zéro: nouvelle maison, nouvelle école, nouveau job, nouvelle vie. Nouveaux voisins aussi. A côté des insupportables BCBG qui pullulent dans le quartier, il y a surtout le mystérieux Ryan.
Au désespoir de sa mère, Elissa est directement attirée par ce beau jeune homme dont l’histoire familiale est une longue succession de meurtres, de violence et de folie.
Touchée par la détresse et la mélancolie de Ryan, Elissa ne se laisse pas arrêter par les sombres rumeurs qui courent sur son voisin. Mais rien n’est jamais simple.
Rafraîchissons un peu les mémoires: ce n’est pas la première fois que le réalisateur Mark Tonderai voit son travail mis en avant au festival de Gérardmer. L’édition 2009 du festival nous avait effectivement donné l’occasion de découvrir Hush, un thriller aux prémisses certes peu originales mais dont l’exécution témoignait d’une grande application et d’un véritable respect pour le genre.
Bonne nouvelle : La Maison Au Bout De La Rue s’inscrit également dans cette veine, faite de rigueur, de classicisme (dans le bon sens du terme), de sérieux et de premier degré assumé de bout en bout. Tonderai tire le meilleur parti d’un scénario plutôt roublard de Jonathan Mostow (Terminator 3, dix ans déjà !) et, jouant avec le déjà -vu pour mieux mystifier le spectateur, réussit à ménager de réels moments de suspens. Refusant tout cynisme, Tonderai privilégie avant tout l’efficacité au niveau des idées, de la mise en scène et de l’utilisation des décors. Qualité supplémentaire, les personnages sont crédibles, leurs réactions logiques et cohérentes au vu des situations qu’ils ont à gérer.
Cadeau bonus toujours bon à prendre, La Maison Au Bout De La Rue est doté d’un casting plutôt solide : Jennifer Lawrence, ici dans un registre de jeu plus proche de celui de Winter’s Bone que de Hunger Games, est irréprochable, Elisabeth Shue persiste dans ce qu’elle fait le mieux (la Milf mère courage) et Gil Bellows cachetonne gentiment (mais si, Ally McBeal, souvenez-vous).
Tonderai se permet enfin le luxe de s’inspirer pour son climax de la terrifiante scène clôturant Le Silence Des Agneaux. C’est parfois méchant, c’est souvent glauque, c’est toujours nerveux. Et, évidemment, c’est hors-compétition. La magie Gérardmer, quoi.