Gérardmer 2012 : The Moth Diaries
- Détails
- Bobine minute par Pierre Remacle le 29 janvier 2012
Gouinette parle trop
Cher journal,
Aujourd’hui, avec mes amis de L’ouvreuse, je suis allé voir The Moth Diaries en compétition au festival de Gérardmer.
Apparemment, c’était une histoire de vampires, mais je n’en suis pas très sûr.
Ceci dit, il y avait bien une fille très pâle avec un visage bizarre et une autre fille qui saignait du nez tout en ayant ses règles (beurk beurk beurk). Plein de personnages font aussi plusieurs fois mention des romans Dracula et Carmilla. J’imagine que ça doit suffire. Pourquoi toujours plonger tête baissée dans un fantastique démonstratif et vulgaire alors qu’une approche théorique du sujet est tellement plus efficace ?
Souvent, il ne se passait rien à l’écran. Du coup, je me disais que c’était moi qui ne comprenait pas tout et que je ratais sûrement quelque chose. J’ai voulu demander à mon voisin de siège de me donner son avis sur l’histoire mais il dormait. Heureusement, le personnage du professeur de littérature anglo-saxonne me venait toujours en aide pour m’expliquer où on en était dans l’intrigue en l’écrivant précisément sur un tableau noir qu’il montrait du doigt en souriant. A d’autres moments, on entendait une voix off qui expliquait ce qui allait arriver ensuite dans l’histoire. J’ai trouvé ça très pratiqu e: c’est bête qu’ils ne fassent pas ça dans tous les films !
J’ai également beaucoup aimé le côté subtil des thématiques abordées par la réalisatrice. Voilà un féminisme militant et assumé ! C’est quand même autre chose que le ridicule The Woman que j’ai vu plus tôt dans la journée ! Ah cher journal, quelle n’a pas été ma joie de voir le seul personnage masculin du film présenté tel que sont tous les hommes dans la réalité : des porcs lubriques cachant mal sous un soi-disant intérêt pour la poésie leurs répugnants désirs charnels. L’héroïne a bien raison de se laver la bouche après avoir été embrassée par ce pervers abusant de son autorité. Et je te l’avoue sans honte, mon gentil journal, j’ai trépigné sur mon siège quand j’ai vu l’héroïne faire preuve d’une auto-défense préventive et cathartique (je ne suis pas certain de la signification de ce mot mais j’ai entendu des gens l’utiliser en sortant de la salle juste avant de rire très fort) en tuant sa rivale amoureuse. C’est quand même moins réac que l’immonde et nauséabonde scène finale du ridicule The Day !
J’espère que tous les autres films du festival seront aussi abouti et limpide que celui-ci. Sur ce cher journal, je te laisse, je vais regarder American Psycho parce que moi et l'ambiguité dans les romans, tu sais...Â
Bisous.
Â