Scarface
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- Analyse par Pierre Remacle le 14 novembre 2007
Le filleul
"Ce n’est pas un travail que je suis venu chercher. En fait, mon avenir est bien plus clair que le vôtre… "
Blacksad, Quelque Part Entre Les Ombres - Diaz Canales & Guarnido
Floride, début des années 80.
Miami est en effervescence : la communiste Cuba a enfin accepté que certains de ces citoyens puissent quitter leur mère patrie et rejoindre officiellement les membres de leur famille déjà installés sur le territoire américain. Geste visant à atténuer les tensions entre les USA et Cuba ? Il faudrait plutôt parler de cadeau empoisonné : Castro profite de cet exode organisé pour vider les prisons cubaines et placer tous les pensionnaires de celles-ci dans les bateaux se dirigeant vers Miami.
Ainsi, Miami voit arriver sur ses rivages toute la criminalité de Cuba.
Parmi ces repris de justice, un homme : Tony Montana (Al Pacino, démentiel). Ce film est son histoire.
Montana a beaucoup d’ambitions et peu de scrupules : cette combinaison gagnante lui assurera une ascension éclair dans sa nouvelle patrie. Accompagné de son meilleur ami, Manny, il se fait une place dans la bande d’un riche et puissant malfrat, Franck. Ce dernier, impressionné par le culot et l’audace de Tony, le prend sous son aile. Et Tony se fait rapidement à ce nouveau monde d’argent facile, d’opulence et de crimes.
Très rapidement, même. Si rapidement que Franck se sent menacé par un Tony dont les ambitions illimitées lui font peur. Il faut bien ajouter que Franck n’apprécie guère non plus la façon dont Tony tourne autour de sa compagne, la belle Elvira (Michelle Pfeiffer). Et malheureusement, Franck décide de faire tuer un Montana devenu décidément trop encombrant. Malheureusement pour Franck, s’entend.
Car Tony survivra à l’agression, et prendra les décisions qui s’imposent : après un nettoyage par le vide (le massacre de Franck et de ses complices), il reprend les affaires de Franck. Toutes les affaires de Franck : il épouse ainsi Elvira.
Commence alors pour Montana et son ami Manny une vie où, comme Franck le leur avait prédit, la seule chose dont ils doivent s’inquiéter est la manière dont ils vont dépenser leur argent. Bénéficiant d’un partenariat très avantageux avec des trafiquants de drogue Boliviens, Tony semble intouchable.
Mais Tony a néanmoins des soucis : sa mère si honnête désapprouvant sa façon de vivre, et sa petite sœur Gina (plus si petite que ça, d’ailleurs), qu’il tient à mettre à l’abri du besoin. Sans oublier que le monde des affaires (et tout spécialement en ce qui concerne le genre d’affaires dont s’occupe Tony) demande parfois de mettre de côté certains principes quand il s’agit d’entretenir des liens commerciaux importants. Seulement voilà  : Tony n’est pas vraiment un homme de compromis. Et quand le vide se sera fait autour de lui, quand il n’aura plus personne vers qui se tourner, Tony devra faire face à son destin seul, dans sa villa assiégée.
LE STATUT DE LA LIBERTÉ
"Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté"
Paul Eluard.
Pour tous les immigrés (clandestins ou non) en provenance de Cuba, les USA représentent leur seul espoir de liberté. C’est d’autant plus le cas pour Tony et les autres ex-détenus : on les fait sortir de prison certes, mais pour les éjecter de leur pays. Le film débute donc avec une critique du communisme de Cuba et de son inhumanité : il est plus facile de se débarrasser purement et simplement des prisonniers que de tenter de régler les problèmes de société dont ceux-ci sont les symptômes. Une double liberté pour Tony, donc ? Pas vraiment : dès son arrivée, Tony subit un contrôle policier et douanier très rigoureux. Et ensuite, il subira avec tous les autres réfugiés de cette vague "officielle" le parcage dans un camp.
Et dans ce camp, Tony ne peut qu’observer de loin le rêve américain et ses opportunités. En fait, le rêve américain passe littéralement au-dessus de la tête des réfugiés : le camp est installé en dessous d’un nœud autoroutier. Les réfugiés n’ont donc pas le droit de choisir leur chemin, leur direction.
Ils sont en dessous du chemin.
Aucune opportunité ? Ce n’est pas tout à fait exact.
Ainsi, le premier acte d’intégration de Tony Montana au rêve américain sera de tuer quelqu’un, un autre cubain parqué dans le camp lui aussi. Tony tue donc symboliquement l’ancien système qu’il quitte (l’homme à tuer est un ancien familier du pouvoir à Cuba) pour se plonger dans le nouveau. L’homme sur lequel le contrat est posé comprend vite qu’il est sur le fil du rasoir. Se sentant poursuivi, l’homme fait ses valises. Il est rabattu dans une direction précise par d’autres cubains lui martelant un seul mot : "Libertad". Et quand l’homme atteint enfin la porte de sortie du baraquement, baignée de lumière et signe de liberté, c’est à cet instant précis qu’il se fait tuer par Tony (qui lui dira aussi à l’oreille le même mot : "Libertad").
Et tout le reste du film ne sera qu’une démonstration supplémentaire de cette idée claire : si on est prêt à tuer pour elle, en fait, c’est la liberté qui nous tue en fin de compte. Cela est illustré à plusieurs reprises au cours du film : Franck veut se libérer de Tony, mais cela se retourne contre lui. Deux des personnes les plus chères à Tony, sa petite sœur Gina et son ami Manny, se libèrent de l’autorité qu’à Tony sur eux et se marient malgré l’interdiction formelle que Tony a faite à Manny de s’approcher de Gina. Mais de cette "libération" ne viendra que le drame : Tony, ivre de colère, tuera Manny. Et quant à Tony lui-même, c’est en se libérant de ses partenaires commerciaux boliviens qu’il signera son arrêt de mort.
En fait, la liberté est-elle si désirable en fin de compte ? Car au faîte de son pouvoir, quand il a la capacité ainsi que l’argent de faire ce qu’il veut (la liberté pleine et entière donc, du moins en théorie), Tony dépense une fortune en divers engins et systèmes de sécurité et de surveillance. Il l’avouera d’ailleurs à son ami Manny : il a besoin de tout ça "pour dormir tranquille". Est-ce cela la liberté ? Est-ce donc pour cela que Tony a "travaillé si dur" (selon ses propres termes) ? Pour vivre dans la peur ?
Welcome in the USA, Tony.
Welcome in the sweet land of liberty.
MONEY, THAT'S WHAT WE WANT
Tony Montana est un homme avec d’immenses ambitions. Celles-ci sont son principal moteur. Quand Manny lui présente l’intermédiaire de Franck, Omar, Tony refuse sèchement la proposition de boulot que ce dernier lui fait car il estime celle-ci indigne de lui. Tony veut le monde. Et le monde annonce qu’il est disponible : on en a l’exemple avec le plan de nuit nous montrant un Tony perdu dans la contemplation d’un ballon dirigeable publicitaire portant une immense inscription : "le monde est à vous". C’est d’ailleurs l’inscription que l’on retrouvera sur le globe terrestre géant en néon dans le gigantesque hall d’entrée de la villa de Tony. Et c’est devant cette inscription qu’il mourra. Car le monde ne se laisse posséder que très peu de temps par la même personne. Mais n’anticipons pas.
Les ambitions de Tony, disions-nous : elles le mèneront au sommet. Voyant plus grand que son patron Franck, il est vite considéré comme un interlocuteur privilégié par ses "partenaires commerciaux" boliviens. En fait, Tony le dit très tôt : en répondant à Manny qui ne pense qu’à se "taper des filles", il lui explique que la priorité des priorités est l’argent. Car avec l’argent vient le pouvoir. Et avec le pouvoir viennent les femmes. Et le plus beau, c’est que la suite du film est une démonstration irréfutable de l’exactitude de cette hypothèse : Elvira restera avec Franck tant qu’il sera le chef. Mais une fois ce dernier éliminé, c’est Tony qui l’aura. Elle ira même jusqu’à l’épouser.
Tony a tout gagné à cet instant : le beurre, l’argent du beurre et le cul de la crémière.
Au fond, c’est quelqu’un d’étranger au système (Tony vient de Cuba, du communisme) qui a le mieux compris le système. Mais cela n’empêche pas Tony de rester humain (du moins, un peu). Et quand on lui demande de liquider un homme sur le point de faire un important discours anti-drogue aux Nations Unies, il accepte… pour refuser net en voyant que cela signifierait tuer aussi la femme et les enfants de l’homme en question. Tony obéit alors à ses principes (plusieurs fois au cours du film, il explique son amour pour les enfants) et tue l’émissaire des pontes boliviens. Ce qui causera sa perte in fine. Car dans le monde des affaires, il n’y a pas de principes. Pas de sentiments. Pas de honte.
Il n’y a qu’une seule chose : l’argent.
TWILIGHT ZONE
Miami, les eighties…
Quand on voit comment ce contexte est traité dans Scarface, on ne peut s’empêcher de se demander si ce film n’est pas une porte ouverte sur une faille géographique ou temporelle. On se demande si on n’est pas entré dans une autre dimension : tant de mauvais goût condensé ne tient pas de ce monde. Il faut voir les tenues de Tony. Les voitures. L’ostentation. Le manque total de retenue, de distinction et de classe.
Que ce soit par rapport à Tony Montana lui-même (il jure en permanence comme un charretier, décore son palace avec davantage de mauvais goût qu’on en trouve dans tous les clips de Puff Daddy réunis, s’offre un tigre qu’il garde en laisse dans son jardin comme le ferait un gamin capricieux) ou par rapport à la société dans laquelle il évolue (la décadence du club de nuit Babylon Club, le mépris des gens riches riant des blagues d’un standing comedian ridiculisant les sud-américains, la musique à la mode lors de cette période…).
Même l’ "innocence" est touchée : Gina a une coiffure d’un mètre cube environ et est emportée par la corruption de Tony et de la société. En effet, l’ambition de Gina est d’avoir un salon de beauté "à la mode"…
Mais "twilight" veut également dire crépuscule.
Il est intéressant de constater que de nombreuses choses importantes dans le parcours de Tony se passent avec un crépuscule (réel ou artificiel) dans le plan. Par exemple, quand Tony a réussi sa première mission pour le compte de Franck et qu’il décide de téléphoner au bras droit de ce dernier pour annoncer qu’il ne traitera qu’avec Franck lui-même. C’est le premier jalon posé de ses ambitions à venir.
De même lorsqu’il va revoir sa mère et sa soeur pour la première fois depuis qu’il a débarqué aux USA : il visite la dernière zone d’innocence de sa vie (qu’il va pourtant corrompre). Et surtout quand il prend la place de Franck dans le bureau de ce dernier : le décor peint sur les murs est celui d’un crépuscule. Un crépuscule : non seulement la fin du jour, mais aussi la fin d’une période, la fin des illusions d’un système qui ne parvient plus à se convaincre de sa propre finalité.
Le crépuscule du rêve américain, tout simplement.
LE GRAND CAPITAL
"Vous avez une idée assez détournée de la justice. Elle n’a rien à voir avec l’argent. L’argent ne peut pas tout… Il ne peut pas rendre la vie à ceux qui sont morts. Ni apaiser les consciences qui exigent vengeance … Même pas empêcher que je vous tue."Â
Blacksad, Quelque part entre les ombres - Diaz Canales & Guarnido
Tony plongera donc dans le paradis qu’est Miami pour lui. Il poussera à l’extrême le concept de capitalisme. Ainsi, les plans où l’on voit Tony gavé, hébété, abruti par la nourriture, l’alcool, le luxe ou la drogue ne se comptent plus. Pour lui, tout n’est que produit, et tout peut s’acheter. Il s’achète le meilleur avocat. Mais comme cela ne lui suffit pas, il veut même acheter les tribunaux. Une scène est révélatrice : lorsque son avocat lui explique que cette fois, il est dans une merde noire, Tony lui propose une véritable montagne d’argent en arguant qu’avec ça, il pourra s’acheter même la Cour Suprême s’il le veut.
Tony considère toute chose comme achetable : l’amour de sa sœur (il lui achète le salon de beauté de ses rêves), la justice et même sa propre épouse. Il faut dire que même la police propose des arrangements financiers à Tony. En fait, la conception selon laquelle tout est négociable est renforcée par le comportement de tous ceux qui entourent Tony. Y compris les "respectables". Surtout les respectables : la police, les avocats, les banquiers…
Tony peut tout acheter… et Tony veut tout.
Mais cela ne l’empêche pas de déclarer, bien à l’aise dans son sublime jacuzzi, toute sa haine du capitalisme. En fait, le capitalisme est un système qui se mord la queue, tel un ourobouros. Une simple illustration : d’un côté, les Etats-Unis dépensent des sommes colossales pour lutter contre la drogue, et de l’autre côté, le film nous montre l’implication directe de ces mêmes Etats-Unis dans l’organisation du trafic. Ainsi, la présence d’un envoyé de Washington au sommet des gros bonnets du cartel Bolivien auquel participe Tony parle d’elle-même. Le système ne saurait vivre sans ce contre quoi il dit lutter. Illustration supplémentaire : le banquier de Tony qui blanchit pour lui des tonnes (au sens propre) d’argent sale passe à la télévision pour vanter l’immobilier de l’Etat de Floride, en plein boom.
Mais le problème avec l’argent, c’est qu’il n’apporte pas de sens. La seule chose que l’on gagne, avec l’argent, c’est l’envie d’en avoir encore plus. Ainsi, toute la scène du scandale que Tony provoque au restaurant est une charge phénoménale contre le capitalisme et contre toute notre société : "c’est donc ça, la vie… ?" se demande un Tony hébété et désabusé. Leur vie, à lui et à Elvira, n’a pas de sens. Et en se mettant à vociférer contre les riches clients du restaurant luxueux dans lequel il se trouve lui aussi, Tony met ceux-ci en face de la veulerie de leur monde.
Car Tony n’est que le reflet de la nature du monde dans lequel tous ces gens évoluent. Tony est le reflet de ce que ces gens sont, mais qu’ils se refusent de voir. Et Tony les met alors en face de leurs responsabilités. Au moins, Tony assume : il ne se cache pas devant ce qu’il se sait être. Tony devient au fond une espèce de bouc emissaire : les USA ont besoin d’un "étranger" pour endosser tous les mauvais côtés du système qu’ils ont adopté.
L’union entre Tony et Elvira est inféconde : ils n’ont pas d’enfants. Tony déclarera d’ailleurs abruptement au restaurant que c’est de la faute d’Elvira, "pourrie de l’intérieur". Une fois de plus, allégorie : le système est pourri. Il ne saurait rien produire, juste consommer sans aucune autre finalité.
Le système s’auto-dévore. Et en ce qui concerne Tony, il finit par s’autodétruire.
C’est aussi ce qu’illustrent les nombreuses scènes dans lesquelles Tony et Elvira sont complètement drogués. Ce faisant, ils ne respectent pas une des deux règles principales énoncées au début du film par Franck : ne jamais être dépendant de sa propre camelote. Car la drogue n’est au final qu’un moyen totalement artificiel de s’évader des problèmes de la vie. On pourrait considérer qu’avec tout leur argent, Tony et Elvira n’ont pas vraiment besoin de cet artifice. Et pourtant, ils se droguent en permanence. Pourquoi ? Parce que quel que soit l’état de leur compte en banque, ils ne restent que des parvenus ? Obéissent-ils aux habitudes de leur classe ?
Une petite fable pour illustrer ce point de vue : un scorpion se trouvait au bord d’un étang et voulait le traverser. Il appelle un crapaud en train de nager dans l’étang et lui demande s’il veut bien le prendre sur son dos pour le faire traverser. Le crapaud hésite puis accepte, se disant que le scorpion n’osera jamais le piquer car sinon, il mourraient tous les deux. La traversée commence. Arrivé au milieu de l’étang, le crapaud sent que le scorpion le pique. Avant de couler à pic, le crapaud demande la raison de son geste au scorpion : pourquoi l’a t’il piqué ? Après, tout, le scorpion ne sachant pas nager, il va mourir lui aussi. Et le scorpion lui répond "c’est ma nature". Est-ce à leur nature qu’obéissent Tony et Elvira ?
ISN'T IT IRONIC
Scarface est un film qui porte la patte de son réalisateur : De Palma.
On retrouve ainsi ses "tics" et autres manies, et bien entendu sa fascination pour les jeux de regards et de visions. Ainsi, Tony passe beaucoup de temps à regarder les écrans de contrôle de sa villa (comme Swan, le grand méchant du Phantom Of The Paradise) mais ne les regarde pas lorsque ceux-ci lui révèlent sa chute imminente.
Autre chose : Tony constate l’exécution d’Omar, le bras droit de Franck, via des jumelles (Omar se fait pendre d’un hélicoptère en plein vol… on tient à son intérieur, en Bolivie… un pendu dans le salon, ça fait désordre) : encore une fois, la vision et ses artifices au centre de la réalisation. La caméra cachée dans l’horloge est aussi symptomatique : les policiers utilisent ce moyen pour piéger Tony en plein comptage d’argent sale. C’est une allégorie de plus : le temps joue contre Tony.
Mais De Palma nous offre également des plans qui parlent d’eux-mêmes : au faîte de son pouvoir, Tony pérore sur la société qu’il voit à travers ses nombreux écrans de télévision, confortablement installé dans son bain à remous. Il dit des choses méprisantes à Elvira et Manny (sa femme et son meilleur ami, presque son frère, donc) qui s’en vont, outrés. Et là , Tony est tout seul et conclut qu’il n’a besoin de personne. Zoom arrière assez lent : Tony est là … riche… puissant… et tout seul. Sans famille, sans amis, sans amour, sans personne.
On parlait aussi de tics de réalisation : le recours à des ralentis lors de la mort des personnages-clés du récit, par exemple pour Manny (système que l’on peut mettre en parallèle avec la représentation de la mort de l’amie de Kirk Douglas dans Furie, du même De Palma).
Scarface contient également une ironie dont le mordant laisse pantois. Celle-ci se situe à plusieurs niveaux : par exemple, on fait dire à Tony Montana (Al Pacino, l’interprète éternel de Michael Corleone) que "les mafiosis, les ritals, j’ai pas confiance…".
Cette ironie se manifeste également à d’autres points de vue : la mort de Tony par exemple. Lui qui prétendait ne jamais se faire enculer, c’est pourtant une balle tirée dans son dos qui achèvera son règne. Et il mourra au pied du globe terrestre "le monde est à vous"… Il mourra la tête dans l’eau, à l’instar de tous les autres cubains qui ont tenté de rallier les côtes de Floride à la nage… et que les garde-côtes américains ramènent par filets entiers. Au fond, de Tony et de ces cubains, qui est mort en étant vraiment libre ?
En signant Scarface, De Palma (et Oliver Stone à l’écriture, ne l’oublions surtout pas) porte au capitalisme et à notre société dont il est le fondement un de ces coups dont on ne se relève pas.
SCARFACE
Réalisateur : Brian De Palma
Scénario : Oliver Stone, d'après le film Scarface d'Howard Hawks (1932)
Production : Martin Bergman, Peter Saphier & Louis A. Stroller
Photo : John A. Alonzo
Montage : Gerald B. Greenberg & David Ray
Bande originale : Giorgio Moroder
Origine : USA
Durée : 2h50
Sortie française : 7 mars 1984