Le Retour Des Morts-Vivants
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- Rétroprojection par Crazy Charlène le 21 août 2013
Défunts gourmets
Dans la chanson On n'est pas là pour se faire engueuler, Boris Vian écrivait : "On est mort, il est temps qu’on rigole". Les auteurs du Retour Des Morts-Vivants auront appliqué ces paroles presque à la lettre. Dan O’Bannon le premier.
Arrivé sur le projet après le départ de Tobe Hooper, qui n’avait pas su s’arranger financièrement et artistiquement avec le producteur Thom Fox, O’Bannon réécrivit presque intégralement le scénario original de John Russo, Russell Streiner et Rudy Ricci. Les trois compères savaient pourtant de quoi ils parlaient puisqu’ils étaient, en compagnie de George Romero, les instigateurs de La Nuit Des Morts-Vivants, fruit de leur société de production Image Ten. Quand Romero eut écrit sa suite, Zombie, il conclut un accord avec Russo lui laissant l’opportunité d’écrire Le Retour Des Morts-Vivants tout en n’en faisant pas une suite officielle du classique de 1968.
Avant d’être un film, l’œuvre de John Russo était donc un roman publié par l’éditeur new-yorkais Dale Books en 1978. Six ans plus tard, le même Russo écrit la novélisation du film qu’il inspira, duquel il conserve la structure tout en modifiant certains personnages et situations (la fin se déroule à Moscou !).
L’idée d’un long-métrage pour le cinéma est évoquée dès le début des années quatre-vingt, mais le financement ne vient pas. La situation change lors de la rencontre de John Russo, par l’intermédiaire du distributeur Bill Links, avec un certain Thom Fox, banquier désireux d’investir des deniers dans un long-métrage si possible horrifique, genre alors très en vogue. Russo est envisagé pour la réalisation. On lui devait déjà le survival satanique à très petit budget Midnight. Mais les impératifs de production dictés par Orion Pictures, société en cheville avec Fox, commandent de choisir un metteur en scène plus prestigieux. C’est alors qu’intervint Tobe Hooper, prévu pour tourner le film en relief, procédé qui revenait à la mode suite à Meurtres En Trois Dimensions et Les Dents De La Mer 3. Le projet est ralenti après les succès du Loup-Garou De Londres et de Hurlements, qui se revendiquaient de la comédie d’horreur, les pontes d’Orion craignant qu’un film d’épouvante sanglant et sérieux ne fonctionne pas au box-office.
Autre raison : bien que les italiens enchainent les séries B à base de ressuscités mangeurs d’hommes à la pelle, le zombie n’a plus la côte chez l’Oncle Sam depuis plusieurs années. C’est la réussite et la rentabilité du vidéoclip Thriller de Michael Jackson en 1983 qui convainc les producteurs yankees de se relancer dans le mort-vivant.
Hooper évincé, Dan O’Bannon se voit proposer Le Retour Des Morts-Vivants. Mais il ne veut pas le tourner de la manière dont John Russo, Russell Streiner et Rudy Ricci l’avaient écrit. Le scénario est trop sérieux et surtout trop proche de La Nuit Des Morts-Vivants, se déroulant également dans une ferme infestée de cadavres ambulants. Passionné depuis l’enfance par la revue des Contes De La Crypte, O’Bannon change la donne, les personnages, les lieux, l’intrigue et la tonalité de l’histoire et fait du scénario une comédie gore totalement assumée et sans trop de complexes, comblant ainsi la frustration accumulée par la réécriture du Réincarnations de Gary Sherman qui lui avait échappé une fois de plus (1). Les rênes en mains, O'Bannon fait appel à William Stout pour le design. Il avait le choix entre ce dernier et le dessinateur Bernie Wrightson (La Créature Du Marais) mais Stout avait déjà une expérience cinématographique derrière lui, ayant participé aux Aventuriers De L’Arche Perdue et à Conan Le Barbare. Il livrera de mémorables créatures mortes et revenues à la vie qui comptent encore aujourd’hui parmi les zombies les mieux fichus du genre.
Sous l’égide de Hemdale films, la division "genre" d’Orion, le tournage débute à la mi-mai 1984 à Palos Verde en Californie puis à Burbank pour la majorité des scènes. Les séquences du cimetière sont tournées près d’une ancienne raffinerie de la vallée de San Fernando, avec des tombes qui furent récupérées dans les hangars des studios Universal. Composé de jeunes talents tous frais et de routards des plateaux, le casting fut rapidement constitué. O’Bannon s’est octroyé le rôle de Frank mais comme on ne peut pas être au four et au moulin, il le cède à James Karen, déjà à bord depuis que Tobe Hooper (avec qui il avait tourné Poltergeist ) fut envisagécomme réalisateur. A noter que l’immense Jason Robards, grand ami de Karen, passa lui rendre visite un après-midi sur le plateau, intimidant toute la jeune communauté de comédiens.
C’est sa présence remarquée dans Douce Nuit, Sanglante Nuit qui vaut à Linnea Quigley d’être prise pour jouer Trash, la punkette nymphomane stripteaseuse. Une vraie effeuilleuse de profession, Jewel Shepard, intègre quant à elle la bande des jeunes adeptes du No future, qui compte également Miguel Nunez, Thom Matthews (qui reviendra dans le second film de la saga), Brian Peck (2) et Mark Venturini (3). John Philbin, vu dans Point Break en surfeur musclé à moustaches, devient le jeune outsider du groupe, la pièce rapportée qui ne semble pas correspondre à ceux qu’elle fréquente, au même titre que Beverly Rendolph qui incarne Tina, la petite amie timide et plutôt sainte-nitouche du personnage joué par Tom Matthews, Freddy. L’inénarrable Don Calfa prend les commandes du rôle de l’embaumeur Ernie Kaltenbrunner, du même nom que le haut-dignitaire nazi pendu à Nuremberg. Enfin, pour le meilleur et le pire du tournage, Clu Gulager, acteur compétent mais dissipé, est choisi pour interpréter Burt. A plusieurs reprises, il se bat verbalement et physiquement avec Dan O’Bannon, bien qu’aujourd’hui il n’hésite pas à avouer son respect pour le travail et la personnalité de l’auteur de Alien.
Le tournage arrive à terme en dépit de quelques soucis de production, parmi lesquels le départ du maquilleur William Munns. Incapable de livrer du matériel satisfaisant O’Bannon et son équipe et apparemment dépassé par les nouvelles technologies de l’époque, le nombre de prothèses et de maquillages à rendre et des délais brefs, Munns est mis à la porte et remplacé par les illustres (mais alors tout jeunes) Tony Gardner et Kenny Myers, qui officieront également sur la suite de 1987. Une fois en boite, Le Retour entame sa distribution mondiale. Il est amusant de constater qu’il sortit dans les salles françaises en mai 1985 et ne fut visible que trois mois plus tard chez l’Oncle Sam. L’affiche française fait référence à La Nuit Des Morts-Vivants, parodiant le visuel hexagonal du film de Romero mais remplaçant la blonde victime entourée de zombies affamés par Trash la punkette. Ne faisant pas un carton aux États-Unis, le film obtint comme souvent son statut de culte en vidéo. Un mois auparavant sortait le célèbre et moins drôle Jour Des Morts-Vivants de George Romero. Compte tenu des origines du chef-d’œuvre de Dan O’Bannon (oui c’en est un), il est amusant de constater que la suite officieuse et la suite officielle du film originel du réalisateur de Pittsburgh ont dû se disputer les faveurs du public. Un tout jeune Matt Groening, remarqué alors pour sa bande dessinée Life Is Hell fut sélectionné pour créer, notamment, les slogans à imprimer sur les affiches du film. Son "Ils reviennent, ils ont faim… et ils ne sont pas végétariens" fut néanmoins rejeté par le studio au profit de : "Ils sortent de la tombe et sont prêts pour la bringue" plus consensuel. Mais la France choisit de conserver le premier slogan de Groening !
Budd Carr, qui avait déjà travaillé avec Hemdale Films à l’occasion de Terminator, produit la bande originale du film et écrit des chansons depuis devenues cultes. Les Cramps, mythique groupe punk du charismatique et regretté Lux Interior, fut le premier groupe choisi pour figurer sur l’album avec leur standard Surfin’dead. Suivront The Damned (Deadbeat dance), SSQ (Tonite we’ll make love till we die) , T.S.O.L (Nothing for you), Jet Black Berries (Love under will), les Tall Boys (Take a walk) ou encore l’immense Rory Erickson dont le magnifique et lugubre Burn to flames est employé à l’occasion d’une séquence dramatique tranchant avec le ton du film. Le studio Hemdale ayant au préalable signé avec plusieurs maisons de disques britanniques pour l’utilisation gratuite de morceaux de groupes produits par ses soins, ce n’est donc pas un hasard si le Retour Des Morts-Vivants sonne anglais.
Matt Clifford et Francis Haimes composent le score du long-métrage, dans lequel figure le célèbre The Trioxin theme, demeuré dans les mémoires des fans.
Même si ancrée dans un esprit années quatre-vingt puisque presque exclusivement composée de synthétiseurs et d’ordinateurs, la bande originale reste encore aujourd’hui emblématique du film de Dan O’Bannon et ne perd rien de son aspect inquiétant. La peur venant de la musique, les images se chargeront de détendre les zygomatiques. Ainsi la BOassume la dichotomie évidente du film, qui n’est pas qu’une simple comédie d’horreur mais un vrai horror flick ayant recours à des éléments humoristiques via le comportement de certains personnages et leurs lignes de dialogues plus que dans les situations.
Le Retour débute de manière sentencieuse par la présentation des personnages principaux : Burt, Frank et Freddy. Le quatrième larron Ernie apparaitra plus tard dans le récit. Nous sommes chez UNEEDA, une compagnie du Kentucky spécialisée dans la fourniture de divers matériaux médicaux. On y trouve des squelettes avec une parfaite dentition (provenant d’un élevage selon Frank), des chiens coupés en deux, des papillons morts, toutes sortes d’instruments et même un cadavre congelé dans une chambre froide. Freddy est un jeune punk qui porte peu sur lui les signes distinctifs du mouvement. Il a trouvé un travail de manutentionnaire dans l’entrepôt et c’est le bon vieux Frank, un cinquantenaire marié et rigolard, qui s’occupe de sa formation. Mais Frank est aussi une grande gueule incapable de tenir sa langue et nargue le jeune homme sur la présence de cadavres ranimés suite à une expérience ayant mal tourné en Pennsylvanie, faisant ainsi clairement référence au film-matrice de Romero. Devant la suspicion agaçante du nouveau, Frank l’emmène dans les sous-sols de la société et lui présente les faits, lui explique que l’armée des Etats-Unis elle-même a livré par erreurs les containers chez UNEEDA. Une armée toujours en avance technologiquement puisque les barils à zombies fuient, répandant une bonne grosse dose de Trioxine 245, le produit toxique à l’origine des résurrections cachées par le gouvernement et les militaires dans la cave de l’entrepôt où travaillent nos deux compères pas très futés (4). Contaminés par la trioxine, les héros iront de mal en pis et accumuleront les bourdes. Rejoints par Burt, leur patron soucieux de cacher leurs dégâts pour ne pas ébruiter l'affaire, Frank et Freddy se verront adjoints les services de Ernie Kaltenbrunner, l’embaumeur de la morgue d’en face, ainsi que des copains du jeune punk. Tout ce petit monde aura fort à faire puisque les morts du cimetière voisin, réveillés par un nuage de trioxine malheureux, tenteront tout pour s’emparer de leur cervelle.
C’est sur un schéma de film de siège que s’articule Le Retour Des Morts-Vivants. Dans le même mouvement que Assaut de John Carpenter et évidemment La Nuit Des Morts-Vivants, un groupe d’individus disparates combat la menace qui frappe à leur porte et tente de se faufiler par les fenêtres ou tout autre accès menant à l’intérieur de l’éphémère refuge. L’atmosphère du film est tendue, à l’image des attaques des zombies véloces qui laissent leurs victimes en piteux état lors de séquences particulièrement sanglantes. L’encerclement de la jeune Trash par une bande de vieux morts dégoutants, le traquenard tendu aux deux urgentistes ou le buffet de policiers anéantis par une foule de morts survoltés tandis que la pluie tombe sur une nuit de terreur sont véritablement inquiétants et peuvent pétrifier de terreur l’âme sensible, l’humour du Retour, on l'a vu, provenant principalement des personnages et du décalage des dialogues. La tension est parfois désamorcée par des gags, tel ce zombie qui demande par radio, après un premier massacre, que l’on envoie plus de médecins et de policiers sur place comme on commanderait une pizza. Mais l’humour n’est jamais omniprésent contrairement à des comédies d’horreur beaucoup plus explicites comme les deux premiers et plus récents Scary Movie ou le Braindead de Peter Jackson pour rester dans le cinéma à base de défunts gourmets. Dans les années quatre-vingt, demeurait une réelle volonté de faire peur et de minimiser cette même peur, de la contenir sans la désamorcer. Des Å“uvres comme Le Loup-Garou De Londres, Vampire, Vous Avez Dit Vampire ?, House, Evil Dead 2 ou encore plus proche du film de Dan O’Bannon Extra-Sangsues savaient déclencher les rires mais n’oubliaient pas leur condition primaire.Â
Ainsi, Le Retour Des Morts-Vivants, sans rarement verser dans le sérieux d’un Jorge Grau ou d’un Lucio Fulci, n’hésite pas quand il le faut à rappeler à son public que s’il est ici pour se détendre, il ne faudrait pas qu’il oublie que l’on ne plaisantera finalement qu’à moitié. La première partie du film est d’ailleurs la seule se noyant dans l’humour. Lorsque les jeunes amis de Freddy sont rejoints par les déplorables employés d’UNEEDA dans la morgue d’Ernie, le film amoindrit ses effets comiques pour embarquer les spectateurs dans une aventure d’épouvante éprouvante. A l’origine, peut-être pensaient-ils rire de bon cœur avec la rigueur si possible métronomique d’une comédie américaine traditionnelle. Sauf que, non.
Véloces. Le mot a été écrit plus haut. La marque de fabrique des morts-vivants chez Dan O’Bannon. Avant son film, rares étaient les zombies capables de sprinter pour s’emparer du cerveau des bien-portants. Dans L’Avion De L’Apocalypse d’Umberto Lenzi en 1980, des monstres à visages humains rendus fous par des déchets toxiques et la pollution s’acharnaient sur leurs victimes, capables de courir et de parler. Mais ils n’étaient pas à proprement parler des individus ressuscités. Dans Le Retour, ils sont bel et bien morts, et beaucoup d’entre eux reposaient en terre depuis des années avant leur réveil impromptu. La menace des morts-vivants se veut ici plus pressante, plus urgente. Les zombies sont dangereux par leur nombre mais restent lents, faibles et évitables si l’on est rapide et organisé. Ici ils peuvent raisonner, discuter et ne sont pas du tout une menace fantoche. Ils ne sont pas une plaisanterie mais des créatures souvent viscéralement effrayantes : pour preuves, la moitié de femme qui exprime sa douleur d’être morte, le "tar man" gigantesque qui rôde dans les sous-sols ou le nain qui terrifie Ernie alors qu’il tente une sortie. Et loin de rassurer, il y a ces cris, ces clameurs que l’on entend mugir de l’extérieur.
Chez Romero, c’est l’incompréhension, la méfiance et la jalousie entre les survivants qui causent leur perte. Le groupe d’humains de O’Bannon n’est sans doute pas composé des individus les plus intelligents rencontrés au cinéma, mais ils parviennent à s’accommoder les uns des autres et à se serrer les coudes pour survivre. La peur naît aussi du fait qu’il y a peu d’espoir de voir la lumière du jour pour ces punks et ces vieux brisquards. D’autant plus que l’ennemi est à l’extérieur mais que les ravages de la Trioxine 245 seront également bientôt évidents à l’intérieur de la morgue et de la chapelle servant de refuge à nos antihéros. Pleutres, lâches, faibles, drogués, dérangés, hystériques… les qualificatifs peu encourageants ne manquent pas pour décrire la petite portion d’une humanité représentée dans Le Retour. Si certains essayent d’arranger la situation, les actes de bravoures ne sont ainsi pas légion.
Bien que l’ambition de l’œuvre ne soit pas de porter un message ou de dénoncer quoi que ce soit, on peut voir dans ce Retour Des Morts-Vivants les réminiscences du passé de hippie de son réalisateur par le traitement réservé à l’armée. "Tu connais plus con que l’armée ? Moi pas "dit Frank à son jeune disciple Freddy. C’est un peu la trousse de secours qui se moque du défibrillateur. Au final, les militaires, responsables de la trioxine, l’oublient non seulement au mauvais endroit mais trouvent une solution radicale et surtout hasardeuse pour éradiquer la résurrection des morts. En 1985, à l’heure où l’Amérique réglait ses comptes avec le Vietnam a grands de coups de films héroïques ou le brave GI élimine la vermine Viêt-Cong avec force, les soldats de O'Bannon sont au moins aussi abrutis que les résistants d’UNEEDA. Au final, les zombies amateurs de cerveaux frais sont probablement les moins stupides du film, au même titre que le concurrent du moment, Le Jour Des Morts-Vivants,chez qui l’armée américaine et ses représentants n’étaient pas dans le cœur d’un George Romero peu amateur du kaki et des grandes manœuvres.
Que reste-t-il de l’héritage du Retour Des Morts-Vivants ? Le film reste ancré dans le cœur des amateurs de bandes fantastiques et d’épouvante et a acquis en près de trente ans un statut d’œuvre culte. Il l’obtint d’ailleurs très vite : gros succès en vidéo, il connu quatre suites dont trois d’entre-elles produites par Thom Fox à l’exception donc du très intéressant (en dépit de maladresses artistiques) Retour Des Morts-Vivants 3 de Bryan Yuzna. En 1987, la suite officielle signée Ken Wiederhorn a ses inconditionnels mais n’arrive pas à la hauteur de l’original. Les quatrième et cinquième épisodes sont tout simplement mauvais, malgré la courte présence au casting de Peter Coyote. Coproduits par les russes, il ne s’agit que de séries plus ou moins B ni drôles ni effrayantes et peu sanglantes.
Le Retour demeure très apprécié et généralement bien vu par la presse. Techniquement, les maquillages et effets spéciaux tiennent toujours la route, la mise en scène n’accuse pas les années, les comédiens sont tous très bons, du plus grand rôle au fond de casting et, surtout, le film possède toujours une atmosphère unique qui crée et maintient une alchimie.
Depuis, Dan O’Bannon, Mark Venturini et Thom Fox nous ont quittés, Clu Gulager tourne dans les films de son fils John (Feast, Piranha 3DD) et tient des rôles de vieux râleur aigri, James Karen et Don Calfa ont pris une semi-retraite bien méritée, même s’ils apparaissent encore de temps à autres à l’écran, et Linnea Quigley parcourt les conventions. Quant à John Russo, il écrit des bandes dessinées… à base de zombies !
The Return Of The Living Dead a marqué les esprits de plusieurs générations. Il est de ces films que l’on cite le plus avec la trilogie originelle de George Romero lorsqu’on parle des morts-vivants au cinéma. Des livres lui ont été consacrés, un documentaire de près de trois heures sur la saga a été conçu sous l’égide du comédien Brian Peck, acteur de l’original. Des dizaines de T-shirts dérivés sont disponibles sur de nombreux sites de ventes… et l’on pensera toujours du film qu’il s’agit d’une comédie horrifique à défaut d’un film d’horreur souvent drôle. Cette étiquette est loin d’être négative mais, si ce n’est pas l’un des plus marquants sommets de terreur jamais vus au cinéma, il est dommage de ne vendre le film que sous cet aspect. Le Retour Des Morts-Vivants demeure l’une de ces séries B chéries d’une époque révolue, que l’on peut voir et revoir avec plaisir et une pointe de tristesse dans le regard, songeant à son auteur, ce génie méconnu du grand public qui aura marqué bien des esprits de par sa plume, sa verve et son immense et généreux talent. Si Dan O’Bannon est mort, il reste à jamais vivant dans nos cœurs. Et nos cerveaaaaaaux !!!
Le trailer de More Brains!, le documentaire produit par Brian Peck, disponible en DVD :Â
(1) On pourrait écrire un roman sur les mésaventures malheureuses de Dan O’Bannon et de son script pour Alien, Le Huitième Passager et un second tome sur sa participation à Dune.
(2) Qui sera plus tard réalisateur de la sympathique comédie fantastique à sketchs Les Willies.
(3) Venturini retravaillera avec Nunez un an plus tard sur le cinquième chapitre de Vendredi 13 (et qui nous a hélas quittés en 1996 des suites d’une leucémie à l’âge de trente-cinq ans).
(4) Dans le film, les militaires menacent Romero d'un procès s’il raconte la vérité.
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THE RETURN OF THE LIVING DEAD
Réalisateur : Dan O'Bannon
Scénario : Dan O'Bannon & John Russo
Production : Thom Fox
Photo : Jules Brenner
Montage : Robert Gordon
Bande originale : Matt Clifford
Origine : USA
Durée : 1h31
Sortie française : 15 mai 1985