Gérardmer 2015 : The Signal

Twist and shoot

Affiche The Signal"Sa conclusion inattendue en fait déjà un film culte". La présentation de The Signal, en compétition de cette édition 2015 du Festival de Gérardmer, laissait présager quelque chose de bien vide. A raison.


Tout commence avec deux étudiants du MIT, Nic et Jonah, qui s’organisent un road trip avec Haley, la copine de Nic (Olivia Cooke, presque fantomatique). Lors du voyage, ils reçoivent le signal d’un hacker et décident de le pister. Arrivés sur le lieu d'émission, les voilà attaqués par d’étranges forces et perdent connaissance. Nic se réveille dans une zone isolée, à la merci d’hommes en combinaisons de protection. Ils le mettent à l’épreuve en lui suggérant qu’il pourrait avoir été contaminé par des entités extra-terrestres. Tentant de s’échapper avec Haley, Nic provoque un enchaînement d’événements qui finissent par le dépasser.

Second film de William Eubank après Love (Space Time chez nous), The Signal cumule tous les défauts qu’on peut s’attendre à trouver sur une production indépendante moyenne. Le récit se décompose en plusieurs ambiances non intriquées donnant l’impression de se retrouver face à plusieurs courts-métrages. Chacune de ces ambiances semble plus prétexte à du remplissage, l'auteur tentant de créer en vain une connexion avec des personnages qui avancent dans le vide et dont on sait trop peu de choses. Du road trip planant à la poursuite paranoïaque en passant par le film de couloir interminable, aucun cliché des genres abordés ne nous sera épargné, et la route vers le twist tant convoité sera profondément pénible.

The Signal 
Persuadé de posséder le retournement final fatal, Eubank se complaît à entraîner le spectateur sur différentes pistes, offrant un rôle de personnage énigmatique à un Lawrence Fishburne monolithique débitant des poncifs pour ne surtout pas nous mettre sur la voie. Le problème étant qu’on a deviné ce final si surprenant dès la première moitié du métrage. Les nombreuses incohérences qui en découlent laissent supposer que l’auteur du film s’attendait à un soufflet tel qu'il devait épargner toute réflexion postérieure liée à la cohérence du film.
Malgré ce grand vide,
The Signal comporte deux scènes irréprochables qui attestent que William Eubank n’est pas un manchot, et qu’il pourrait dans le futur envisager une carrière dans le blockbuster Marvel. Ces scènes seront identifiées sans peine tant elles jurent avec le reste du film. Il leur manquait juste un scénario leur donnant la mise en valeur qu'elles méritaient.



The Signal de William Eubank, sortie française : en DVD le 4 février 2015




   

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