Eté 2009

Summer la p...

Affiche Whatever Works

Woody Allen est futé : après le semi-ratage de son Vicky Christina Barcelona, pourtant déclaré "film le plus sensuel de l'auteur" malgré la voix-off omniprésente et didactique (à moins que la sensualité soit de s'ébattre tout en étant commenté par son psy), le névrosé de Big Apple revient aux bases en démarchant le gigantissime Larry David.


Ce dernier (dont on murmure qu'il réunirait le cast de Seinfeld lors de la prochaine saison de Curb Your Enthousiasm !) apporte sa gouaille et son sens de l'ironie au cinéaste qui nous ressert le même discours (passion amoureuse contre sagesse) mais en ajoutant à son Whatever Works ce qui manquait cruellement à l'escapade barcelonaise : un vrai point de vue cynique et distancié, une grosse louche de misanthropie assumée, qui rend ici, paradoxalement, la galerie de dingos du film beaucoup plus intéressante et sensuelle que les trois gravures de mode de son essai précédent.

Tenir un site Web, et a fortiori de cinéma, c'est un peu être témoin chaque jour de ce pittoresque combat permanent entre passion et raison, entre hémisphère droit et hémisphère gauche, qui peu à peu vous force à tout prendre avec dérision sous peine de devenir aussi névrosé qu'Allen. Il n'est pas dit que cela rende nos interlocuteurs plus intéressants et sensuels (c'est même très peu probable), mais comme le montre l'auteur de Manhattan, cela permet au moins d'apporter cette petite touche de bon sens philosophe qui manque tant dans les échanges contemporains.

Ce qui m'amène, c'est l'époque, à faire un rapide bilan de cette seconde année d'existence qui aura vu l'activité du site doucement augmenter (la couverture de nos premiers festivals, quelques coups d'éclats repris - timidement - par certains médias), mais pas autant que les vraies activités professionnelles de vos rédacteurs (Vendetta et la critique de Morse, c'est nôtre Macguffin). Heureusement, de nouveaux collaborateurs sont venus nous prêter main forte (Simidor, Monsieur Bobine, Michael de Wildgrounds), sans oublier évidemment tous les lecteurs qui nous proposèrent des articles très souvent intéressants et pertinents. Un grand merci à vous tous !

Et quid de la suite ? Mystère… Sans doute la même chose ! Tout ce que nous pouvons dire, c'est que nous accrochons très peu à l'idéologie de la croissance infinie imposée par on ne sait quelle divinité, donc nous n'allons pas vous faire le discours du manager de base qui promet moult évolutions pour une prospérité rapide et soutenue. 
Si la quantité devait déterminer la qualité, on le saurait, depuis le temps. Donc pour le moment, on va dire qu'on se contente de notre côté d'un bon "whatever works".
Et surtout d'un été tranquille à mater des films au frais.




   

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RoboCom.

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