Death Sentence

La mort dans la peau

Affiche Death Sentence

Responsable dans une grande entreprise, Nick Hume a tout pour être heureux. Une femme aimante, des fils chamailleurs et un bon job mais un soir c'est le drame : son fils ainé se fait tuer dans une station service par un gang. Dès lors, c'est l'engrenage et la descente aux enfers pour ce père de famille au mauvais endroit, au mauvais moment.


Réalisateur de l'excellent Saw, petit budget parfois bancal bourré d'idées et d'un twist d'anthologie, James Wan s'attaque cette fois au genre délicat du film de vengeance. Difficile d'éviter la caricature ou le parti-pris, mais Wan s'en sort haut la main car il sait que l'important est tout d'abord de raconter une bonne histoire. On craignait le pire en opposant un executive américain, perché dans sa tour de béton et de verre, à un gang se terrant dans des bas-fonds infernaux (bas-fonds remplis de symboles diaboliques que l'on pourrait prendre pour un parti-pris manichéen mais il n'en est rien).

Death Sentence

La réalisation est directe et sans effet tape à l'oeil nous plongeant d'un réalisme cru à un final de pur comic book, et ce n'est surement pas un hasard si l'affiche du film lorgne vers le graphisme de la BD Sin City de Franck Miller. Dès l'instant où son fils meurt, Nick Hume ne trouvera pas le repos, ce que véhicule la mise en scène lors d'un fabuleux panoramique vertical dans lequel nous voyons Nick tenant son fils mourant. La caméra s'élève vers les cieux noirs de la nuit qui se transforme en route obscure sur laquelle foncent de face les bolides du gang nous entraînant nous aussi vers l'enfer. Indéniablement, James Wan améliore son cinéma à chaque film, jouant sur des effets virtuoses, et se risque à un des plans séquences les plus hallucinants vu sur un écran, course poursuite où l'échappatoire du héros sera verticale.
Mais lorsque la situation dégénérera, Nick devra se confronter à cet enfer urbain basculant dans la fuite en avant et la violence, il n'aura de répit que dans la vengeance, devenant un de ceux qu'il combat, jusqu'à un final inattendu renvoyant le spectateur à sa propre responsabilité ajoutant encore plus à l'identification du personnage en balançant à celui-ci la question suivante : "et vous, qu'auriez-vous fait ?".

Evidemment, beaucoup se targueront de voir le film comme un appel au meurtre, ce qui n'est bien sûr absolument pas le cas, Death Sentence étant un film plus réflexif qu'il n'y paraît, rempli de gunshots impeccablement chorégraphiés et ultra-violents il va de soit. Mais c'est une violence qui fait mal, aggressive, qui nous saute au visage, ce qui évidemment fut fuir le public (le film a été un échec aux states). Indéniablement, par ce film, Wan nous montre qu'il est un réal intègre et sincère, ce qui reste rare de nos jours. A suivre donc...

8/10
DEATH SENTENCE
Réalisateur : James Wan
Scénario : Ian Jeffers d'après le roman de Brian Garfield
Production : Ashok Amritraj, Howard & Karen Elise Baldwin...
Photo : Roger Deakins
Montage : Michael N. Knue
Bande originale :  Hey Joe
Origine : USA
Durée : 1h45
Sortie française :  16 janvier 2008




   

Vous n'avez pas les droit pour commenter cet article.

RoboCom.

Informations supplémentaires