Balls Of Fury

Les boules de l'ennui

Affiche Balls of Fury

Il existe un genre particulier dans le cinéma d'"entertainment" qui est le film de tournoi. Ce genre peu répandu se décline souvent sous forme de films sérieux dans lesquels on retrouve un héros blessé dans son passé par une défaite ou une humiliation. Ce dernier voit les circonstances l'obliger à se surpasser lors d'une longue quête initiatique afin de vaincre de l'adversité ou d'un ennemi en général.


Ainsi on peut citer Karaté Kid et son adepte du "coup de pied de la cigogne dans ta face", Opération Dragon et son Bruce Lee en quête de vengeance, dernièrement un DOA d'une zèderie absolue ou le mythique Shaolin Soccer, comédie hilarante qui a bien compris que traiter son sujet et ses personnages avec sérieux sauve le film du ridicule de son pitch de départ.

Evidemment le succès international de ce dernier donna des idées aux producteurs américains d'où la mise en boite de Balls Of Fury, mélange de tous ces films précités. L'histoire débute avec Randy Daytona, jeune star du ping-pong idolâtré par les médias, qui, lors d'une défaite cinglante contre le joueur de la RDA, est renvoyé dans les abysses de l'anonymat. Quelques années plus tard, le FBI vient le chercher afin d'infiltrer la base du mafieux Feng (Christopher Walken), organisateur d'un tournoi de ping-pong et accessoirement tueur du père de Randy. Après moultes hésitations, ce dernier décide de reprendre du service et une remise à niveau est nécessaire auprès d'un maître chinois.

Balls Of Fury

Et là les choses se gâtent, car si au vu de la bande annonce nous pouvions nous attendre à un film frénétique et complètement barré, c'est à un soufflé dégonflé auquel nous avons droit. Les marketeux du film sont des petits malins (vous me direz c'est pas nouveau) car le trailer montre toutes les scènes intéressantes du film, et si vous pensiez en voir plus il faudra passer votre chemin.
Ainsi, une incompréhension nait à la vision du métrage, alors que nous sommes en droit de suivre les étapes classiques du film de tournois (entraînement, échec, remise en question, à nouveau entraînement, dépassement de soi, le tournoi en lui-même avec des combats de folie), nous assistons à des scènes complètement expédiées au profit de gags pourris en dessous de la ceinture.

Ainsi à contrario d'un Shaolin Soccer, le pitch du film est complètement baclé. L'entrainement et le tournoi sont expédiés d'une manière incroyable. Le réalisateur ne profite absolument pas des possibilités chorégraphiques de son sujet. C'est là que l'on voit l'énorme différence par rapport à un Shaolin Soccer, Balls Of Fury ne développe absolument pas ses idées et ses personnages, alors que les possibilités étaient innombrables en termes de coups spéciaux et de mise en scène . Le film est, hélas, trop orienté sur le côté comédie ras du bulbe plutôt que sur l'action et la plupart des gags tombent à plat. Bref, une énorme déception à cause de ce manque de folie qui caractérise les films de Hong-Kong et dont manque furieusement Balls Of Fury.

2/10
BALLS OF FURY
Réalisateur : Ben Garant
Scénario : Thomas Lennon, Ben Garant
Production : Intrepid Pictures
Photo : Thomas E. Ackerman
Montage : John Refoua
Bande Originale : Randy Edelman
Origine : USA
Durée : 90 min
Sortie française : Septembre 2007

 




   

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