Gérardmer 2011 : The Loved Ones

L'amour avec des scies

Affiche The Loved Ones

"Qui aime bien châtie bien". La formule est un euphémisme lorsqu’elle décrit la soirée du bal de promo du jeune Brent Mitchell.


Le prix du Jury (ex-æquo avec Ne Nous Jugez Pas) et prix du jury SyFy de ce Gérardmer 2011 révèle une nouvelle fois un jeune talent, l’australien Sean Byrne, qui nous démontre une fois de plus que les antipodes sont un vivier de réalisateurs atypiques.
Au premier abord l’histoire d’un jeune homme kidnappé par la fille dont il a refusé l’invitation au bal de promo et le père de celle-ci afin de subir moultes tortures, The Loved Ones fait partie de ces films qui puisent un peu partout sans renier leur originalité. On peut y voir un John Hugues qui ferait un détour par Massacre A La Tronçonneuse après avoir acquis la maestria toute australienne à filmer le contemplatif, et ce ne serait que schématiser une œuvre qui passe son temps à surprendre.

The Loved Ones
 

Il y a en effet de quoi sourire devant ce portrait étrange et barré d'une relation père / fille parmi les plus extrêmes vues au cinéma (les acteurs campent des tarés tout bonnement géniaux). Mais aussi de quoi ressentir de l’empathie pour cet adolescent qui a perdu son père dans d’étranges circonstances, ainsi que pour ses proches, de quoi grincer des dents devant la fosse aux prétendants et les pratiques de lobotomie sauvages. Tout concourt à passer par divers états jusqu'à un final joyeusement rentre dedans qui résoud le trauma du héros. Dans la bonne humeur.
Ce premier film se posait pourtant des difficultés en éclatant son récit. Il n’y a pas qu’une seule histoire, mais plusieurs portraits liés et plus ou moins extrêmes de ce à quoi l’amour d’un autre peut pousser. Cependant les dénonces des dérives s'effacent derrière le coté burlesque des excès des personnages, livrant au final un survival de banlieue dans lequel les dégénérés peuvent très bien être vos voisins.
Si la rédac a dans l’ensemble apprécié The Loved Ones (et la salle aussi, vue les réactions), les plus tatillons ont relevé quelques bémols, dont l’arc du bal de promo suivi depuis le point de vue du meilleur ami  de Brent, qui, en montage alterné, gêne parfois l’unité du film et amène quelques imperfections au sein du rythme. Des imperfections qui rendent ce premier film si attachant et font l’effet d’un vent d’air frais au sein d’un festival qui a privilégié la noirceur urbaine et un ton des plus sérieux. Il n’en fallait pas moins pour installer The Loved Ones comme coup de cœur de la compétition pour Simidor. Et pour attendre avec impatience le prochain opus de Sean Byrne.




   

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