De l'influence néfaste de South Park

Le syndrome de South Parkinson

Enfant démoniaque
[Article publié dans le cadre de "La semaine normale"] Incroyable fait divers. Le 12 septembre, on apprenait médusé que deux gamins de 8 et 11 ans ont été arrêter pour avoir sacagé l'école Jean Monet de Soyau, petite bourgade de Charente. Un comportement que l'on peut expliquer par l'influence de certain dessin animé mettant en scène des enfants d'école primaire...

Aucune dépêche AFP n'en a encore apporté la preuve (ce n'est peut être qu'une question d'heures), mais il ne serait pas étonnant que l'on retrouve dans la chambre des vandales juvéniles des posters et autre peluches ou figurines à l'éfigie des voyous de South Park, le dessin-animé culte pour geeks attardés de Trey Parker et Matt Stone. D'ailleurs, la référence Wikipédia fait état que la série est "déconseillée aux enfants de moins de 10, 12, 16 ou 18 ans, en raison de la vulgarité, la violence gratuite ou encore les thèmes abordés" !
Face à cette série, des gamins fragilisés, sans aucune autorité parentale pour les guider ou balloté et déchirés entre plusieurs foyers, comme le gosse de onze ans placé dans une famille d'accueil et qui le jour des faits rendait visite à sa famille biologique, sont sans défense culturelle et éducative. Non, ce n'est pas une hypothèse ou théorie réac', ou alors, il faut traiter de facho la moindre étude scientifique sur le comportement ! En effet,
une étude très sérieuse rapportée par Le Post.fr démontre que des enfants de quatre ans laissés à peine neuf minutes devant ce dessin-animé, que d'aucun considèrent inoffensif (et lui aussi sujet d'un culte – incompréhensible – des geeks de tous poils), est suffisant pour entraîner des troubles irrémédiables de l'attention ! Le groupe ayant regardé Bob L'Eponge ayant obtenu les pires résultats au test cognitif qui a suivi.

Bob L'Eponge

En se basant sur cette preuve scientifique avérée, on peut tout à fait faire le lien entre la violence des deux enfants qui ont ravagé leur établissement et la série South Park où les quatre garnements que sont Cartman, Kyle, Stan et Kenny se livrent aux pires atrocités racistes, sexistes, anti-constitutionnelles, liberticides et on en passe. Comment former et délimiter les repères de générations délaissées par une autorité parentale démissionaire ? Les gamins de South Park ont neuf ans et peuvent s'avérer des modèles très dangereux si l'on n'y prend garde.
Pour la jeunesse d'abord et la sécurité publique, ensuite. Combien d'épisodes où la ville du titre s'est retrouvée à feu et à sang à cause des agissements inconséquents des quatre cavaliers de l'Apocalypse en herbe ?

South Park

Surtout, sous couvert de satire et critique de la société américaine, et par corollaire mondiale, South Park est l'occasion de stigmatiser des peuples entiers tels les juifs ou les arabes. Sans parler des afro-américains minorité invisible et seulement bonne ou capable de servir l'homme blanc à la cantine de l'école ! Ce fait divers est l'occasion de s'insurger envers cette mascarade anti-démocratique.
Une série, enfin, qui ne respecte aucune liberté de culte, brocardant sans vergogne aussi bien les catholiques, les musulmans ou les bouddhistes. Les attaques envers la Scientologie - réputée pour être une secte mais qui en a la preuve ? - ne sont qu'un paravent, une excuse censée faire oublier les ignominies proférées et surtout montrées contre les pratiquants des diverses religions. Ou est l'égalité de traitement lorsque JAMAIS aucun athée ne se voit vilipendé ?! La plus grande imposture étant le double épisode 200 / 201 où le prophète Mahomet a été représenté. Stone et Parker ne respectent rien ni personne mais sont également inconscients du monde réel dans lequel nous vivons. Attiser ainsi la haine et la rancœur, compréhensible bien que non excusable, des musulmans envers ceux offensant leur religion est criminel. N'ont-ils jamais entendu parler de l'affaire des caricatures de Mahomet ?

Mais le summum est atteint avec un article de Rafik Djoumi sur le site d'Arrêt Sur Images où il tente, piteusement, il faut bien l'avouer, de démontrer que la censure opérée sur l'épisode (une bande noire dissimule Mahomet dès qu'il apparaît dans le cadre) était calculée et mise en scène par Parker et Stone dans une sorte de méta / inter-textualité satirique. Pour rappel, voici le texte de son intro : "Les médias occidentaux se sont récemment émus, à l’unisson, du sort du dessin animé South Park et de ses auteurs. Victimes de menaces islamistes, ces derniers auraient vu un de leur épisode honteusement censuré alors qu'il montrait une image du prophète Mahomet.Problème: l’image de Mahomet n’a pas été "censurée" et, une fois de plus, la série South Park, malgré ses énormes sabots, s’est sans doute révélée trop subtile pour les Lois binaires de l’Info."

Alors quand une chaîne, consciente de la dangerosité d'une insulte de trop, met tout en oeuvre pour protéger les libertés de chacun (l'épisode a tout de même été diffusé, belle preuve de courage éditorial, au passage), il faudrait plutôt y voir la volonté consciente d'artistes testant les limites du système ? C'est exactement ce qu'écrit Rafik Djoumi (dernier extrait de ce texte ahurissant. La suite est consultable sur le site d'Arrêt Sur Images, en s'y abonnant (et bravo pour la liberté d'accès et de diffusion des idées !) : "Depuis sa création, la série South Park a régulièrement cherché à tester les limites de la liberté d’expression au cœur de la doxa américaine. Diffusée sur la chaîne câblée et payante Comedy Central, (et donc non inféodée aux règles de bonne conduite qui régissent la télévision d’accès libre) la série animée de Trey Parker et Matt Stone a su admirablement se servir du label infantile associé à l’animation. "
Petit aparté, si Rafik Djoumi ne publie plus depuis de nombreux mois sur le site, il faut sans doute en chercher la raison, justifiée, dans cette chronique.

Créée en 1996, South Park en est à sa quinzième saison ! Apparemment, la source d'inspiration nauséabonde de ses créateurs est loin d'être tarie..."Oh mon Dieu, ils ont tué Kenny !" ? Il est temps de l'achever car, apparemment, le cadavre bouge encore...