Gérardmer 2013 : You Are Next

Scie scie la famille

Affiche You Are Next

Un couple copule et se fait hacher sournoisement par un intrus. Sur une baie vitrée coagule "You're next" en lettres de sang. Suite à ça, le réalisateur Adam Wingard, spécialiste du slasher correct (Home Sick, A Horrible Way To Die), nous fait participer aux retrouvailles d'une famille aussi bourgeoise que rasoir.


Sans l'introduction horrifique, les vingt premières minutes de You're Next pourraient très bien faire penser à du mauvais Vinterberg : passifs complexes et frustrations de classe vivotent entre boiseries et ciel gris. On s'ennuie ferme, quoi. Puis le film bascule. D'abord dans le home invasion pépère et convenu, si ce n'est que les personnages qu'on trouvait auparavant ineptes s'avèrent être également stupides, ce qu'appuie une mise en scène outrancière de certaines de leurs décisions qui finit de nous les rendre artificiels. Ensuite dans le survival vénère et ludique matiné de quelques twists.
Et contre toute attente - sans en révéler plus ici - ce qui tenait lieu de maladresse durant ce premier tiers s'avère au final être une diversion maline pour mieux prendre le spectateur par surprise, le mettant de cette manière sur un même pied d'égalité que l'assaillant.

You Are Next


Difficile toutefois de saisir la réelle intention du réalisateur, qui s'entoure ici de ses fidèles (dont le réalisateur Ti West dans le rôle d'un... réalisateur underground) et de figures du fantastique (Barbara Crampton). On subodore la volonté de contaminer le drama flick sundancien par du gore qui éclabousse, une méta-invasion en somme, qui aurait à ce moment-là pu s'alléger des clichés de l'horreur en amont du pivot principal (le pré-générique, les jump scares assourdissants, les "bruits à l'étage", etc.). Ou voulait-il simplement offrir un honnête survival bien potache et déconneur, ce qui est déjà suffisant par les temps qui courent, la morale vengeresse qui habite la dernière partie se voyant contrariée par un final roublard et taquin, à l'image de son auteur.




   

Vous n'avez pas les droit pour commenter cet article.

RoboCom.

Informations supplémentaires