Gérardmer 2012 : Norwegian Ninja

Scandinavet

Affiche Norwegian Ninja

Norvège, début des années 80, en pleine Guerre Froide, le diplomate Arne Treholt est arrêté pour espionnage au profit de l'Union Soviétique pour avoir dirigé une élite appelée "Ninja Force". Mais ça, on ne le comprend qu'en lisant le dossier de presse.


Parce qu'en vrai, le pitch de Norwegian Ninja (premier long-métrage de Thomas Cappelen Malling) est tout bonnement incompréhensible. On tente bien au début de faire le lien entre les séquences, succession de courts-métrages plaqués les uns à la suite des autres sans le moindre effort pour donner un semblant de consistance aux personnages. A la fin de la projection (70 minutes selon la police, 4h30 selon le public), on en est carrément à tenter de faire le lien entre les différents plans. Changement de décors sans transition, vêtements pas raccords, trucages variables selon l'humeur…

Norwegian Ninja
 

Il n'y a rien de plus crispant qu'un réalisateur hurlant à la face du spectateur "Tiens le gueux, tu l'as vu mon film culte ?", multipliant les effets gratuits et vains sans jamais se soucier du plaisir ou de l'implication de l'audience. En soit, il n'y a rien de mal à vouloir faire un film au concept entièrement synthétisé par son titre. On veut des ninjas en Norvège, on en a. Mais la construction incompréhensible, l'absence totale d'affect pour le héros et la laideur de l'ensemble viennent nous rappeler que le plaisir simple des séries Z ringardes est bien loin. Ici, c'est du nouveau riche, quand les maquettes fauchées alternent avec des trucages onéreux et stupides, quand le 16 mm côtoie les dernières caméras numériques tendances. C'est la grande braderie d'un réalisateur venu de la pub, la Foire Fouille des porcs, hideux jusqu'à l'absurde, absurde jusqu'au vide. Ça se veut nul mais sympa. Du nul pour rigoler, avec coups de coudes complices à s'en péter les côtes. Mais il n'y a rien de sympa dans Norwegian Ninja. Ni  ses gags répétés en boucle, ni son arrière-fond politique moisi (que viennent faire les Twin Towers là dedans ?), ni son absence d'humilité. De l'esbroufe, rien que de l'esbroufe. 




   

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RoboCom.

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