Blanche-Neige Et Le Chasseur

Pommée

Affiche Blanche Neige Et Le Chasseur

En ce premier semestre 2012, le conte des frères Grimm Blanche-Neige a le vent en poupe puisqu'après une première adaptation signée Tarsem Singh, voilà celle de Rupert Sanders. Deux visions diamétralement opposées dans leurs formes mais qui ont en commun de livrer une relecture inaboutie.


Ainsi, la version de Tarsem Singh laissait-elle finalement peu de prise à la magie et fantaisie visuelles dont il est coutumiers, sans doute freiné dans ses ardeurs esthétiques par Brett Ratner impliqué en tant que producteur. Néanmoins, la relecture décalée offrait de savoureux moments de dérision avec notamment une Julia Roberts épatante en reine maléfique.
Blanche-Neige Et Le Chasseur, lui, délaisse le côté lumineux privilégié par Singh au profit d'un versant plus sombre. Mais si les intentions de propulser ce conte dans une ambiance de dark fantasy sont louables, on ne peut pas dire que le résultat soit à la hauteur. Visuellement plutôt convaincant (la photo n'est pas dégueu, les décors sont plutôt bien ouvragés), c'est clairement au niveau de la narration et de la caractérisation que le film se montre le plus faiblard.

Blanche-Neige Et Le Chasseur
 

L'histoire à peine revisitée se traîne pourtant en longueur, la faute à une absence totale de rythme. On regarde malgré tout sans réel déplaisir mais on ne peut pas dire que l'on en ressorte outrageusement enthousiasmé. L'enluminure estampillée "dark" ne suffisant pas à réellement ancrer le film dans ce genre à part entière. Et ce n'est pas la présence de Kirsten Stewart, l'égérie de la saga Twilight, qui inversera la tendance. Cette dernière se montrant au passage aussi insipide et presque absente que ses prestations précédentes. Le passage où son personnage est censé rassembler les résistants au joug de la méchante reine par la grâce d'un discours exaltant et enlevé se montre ainsi particulièrement embarrassant tant il engendre un total désintérêt plutôt qu'une frénétique adhésion. Bon public, la cinquantaine de figurants fait tout de même l'effort de lever le poing et de pousser un cri en signe d'assentiment.
D’une manière générale, le casting est à la ramasse. Si ce n’est pas surprenant de la part de Chris Hemsworth (ici dans la droite lignée de Thor et de Avengers), le minimum syndical prodigué par les Bob Hoskins, Ian McShane, Ray Winstone ou Nick Frost dans le rôle des nains est plus étonnant. De même, la caractérisation est assez faiblarde même si Sanders tente des plans iconiques pour dépeindre l’archer ami d’enfance de Blanche-Neige.

Blanche-Neige Et Le Chasseur
 

Il reste tout de même des choses à sauver et cela provient essentiellement du bestiaire fantastique et les effets spéciaux remarquables. Dommage cependant qu’ils ne soient mis en valeur qu’épisodiquement et n’aient pas de véritable emprise sur la narration. Autrement dit, les SFX permettent l’épanouissement de jolies séquences sans que celles-ci fassent avancer le schmilblick. Et même si une scène repompe intégralement l’apparition du dieu-cerf de la forêt dans Princesse Mononoké, elle est assez belle et réussie pour parvenir un instant à nous subjuguer.
Par contre la séquence dans la forêt où, sous l’effet de la peur combiné à un étrange gaz émanant de champignons, Blanche-Neige est prise d’hallucinations terrifiantes, est certes correctement mise en boîte mais se montre finalement assez sage en terme de désorientation et de peur panique, n’arrivant pas à la cheville, de ce point de vue là, de celle présente dans le long-métrage animé de Disney. D’ailleurs, toutes les séquences d’actions sont peu excitantes et souffrent surtout de l’absence de découpage et d’envergure. La confrontation avec le troll en mode caméra agitée est à ce titre particulièrement symptomatique.
5/10
SNOW WHITE AND THE HUNTSMAN

Réalisateur : Rupert Sanders
Scénario : Evan Daugherty, John Lee Hancock & Hossein Amini
Production : Sam Mercer, Joe Roth, Palak Patel...
Photo : Greig Fraser
Montage : Conrad Buff IV & Neil Smith
Bande originale : James Newton Howard
Origine : USA
Durée : 2h07
Sortie française : 13 juin 2012




   

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